L’IA au chevet de l’internationalisation des entreprises

L’IA au chevet de l’internationalisation des entreprises

Ce n’est plus un secret, les entreprises cherchent constamment à élargir leur terrain de jeu en visant les marchés internationaux en croissance. La technologie joue un rôle crucial dans l’organisation de cette expansion. Depuis quelques mois, l’intelligence artificielle (IA) est arrivée en force et s’avère, quand maitrisée, être une alliée inestimable. Elle révolutionne notamment le domaine de la traduction. Quelle synthèse faire de l’influence grandissante de l’IA dans le domaine de la traduction ?

L’IA, est-elle un outil d’aide à la traduction incontournable ?

De tout temps, la traduction a été menée par des personnes lettrées, la plupart du temps formées à la traductologie. Cependant, avec les avancées de l’IA, la traduction automatique a connu une transformation spectaculaire. Les larges modèles de langage (LLM) comme GPT-3.5 et à l’heure actuelle GPT-4 en version publique ont la capacité de comprendre et de générer du texte dans plusieurs langues avec une précision de plus en plus impressionnante. Il subsiste encore de nombreuses « hallucinations » qu’il faut corriger mais l’outil est aujourd’hui incontournable dans de nombreux contextes.

La traduction automatique neuronale (NMT) a particulièrement émergé comme une technologie phare, dépassant les méthodes statistiques traditionnelles. Les modèles de « Neural Machine Translation », alimentés par des réseaux de neurones profonds, peuvent saisir les nuances linguistiques, les expressions idiomatiques et les contextes culturels.

Ils permettent d’aboutir à des traductions de plus en plus naturelles et précises en matière de terminologie. Adossé à des outils de TAO, cet outil est le pendant XXIe siècle du dictionnaire. Indispensable à avoir dans la besace de tout linguiste, prêt à être dégainé dès que les contenus à traduire et les objectifs associés le permettent. Ces outils sont utilisés comme « étape de préparation » dit encore « pré-traduction automatique », avant d’être post-édités (i.e relus) par un locuteur et linguiste natif.

Deepl, Google Translate, Amazon Translate, Open NMT, Systran, Yandex Translate, etc. le choix est vaste. La qualité de traduction proposée varie en fonction de nombreux paramètres (langues, contenus, formats de fichiers notamment). Le linguiste doit faire le bon choix, l’effort à fournir dans l’étape de relecture en dépend fortement. Certains projets peuvent toutefois se passer de l’étape de relecture, tout est question de ratio bénéfice/risque, de ROI et de rapport cout/qualité.

Les agences de traduction les plus aguerries interviennent en amont pour analyser les besoins/objectifs, conseiller sur le meilleur processus et piloter son déroulement.

Comment l’IA, peut-elle aider une entreprise à l’entrée sur un nouveau marché ?

L’internationalisation d’une entreprise ne se limite pas à la traduction de documents. Elle implique également une compréhension approfondie des marchés locaux, des réglementations et des préférences culturelles. L’IA s’avère être un outil puissant dans ce domaine également.

Les algorithmes d’IA analysent d’énormes ensembles de données pour identifier les tendances du marché, anticiper les comportements des consommateurs et recommander des stratégies d’entrée sur le marché. Ces insights précieux permettent aux entreprises de personnaliser leurs approches, d’adapter leurs produits et leurs services aux besoins locaux, et d’optimiser leur présence sur les marchés internationaux.

Pour faire le lien avec la traduction, les entreprises peuvent désormais nous demander de faire traduire des documents entiers en très peu de temps, économisant ainsi des ressources précieuses, et de produire des synthèses les aidant à analyser un nouveau marché.

En quoi l’IA peut simplifier la prise en compte du multilinguisme dans une organisation ?

La gestion du multilinguisme au sein d’une entreprise internationale peut être un défi majeur. L’IA facilite la communication en temps réel grâce à des outils de traduction en ligne intégrés dans les plateformes de collaboration. Ces outils permettent aux équipes multilingues de travailler de manière transparente, favorisant une collaboration efficace malgré les barrières linguistiques.

L’utilisation de chatbots multilingues, propulsés par l’IA dans le service client, offre également une assistance instantanée dans plusieurs langues, améliorant l’expérience client et renforçant la confiance des consommateurs dans l’entreprise qui l’utilise.

Défis et perspectives futures :

Malgré des avantages indéniables, l’IA dans la traduction et l’internationalisation des entreprises pose également des défis : la confidentialité des données, la compréhension culturelle subtile et les erreurs de traduction demeurent des enjeux cruciaux.

Bien que l’IA apporte des avancées considérables dans la traduction et l’internationalisation des entreprises, il est impératif de reconnaître que son efficacité dépend également étroitement de l’intervention humaine. Les nuances culturelles, les émotions, les jeux de mots et les références contextuelles peuvent parfois échapper aux algorithmes, soulignant ainsi l‘importance cruciale d’une supervision humaine.

Les traducteurs et linguistes humains jouent un rôle essentiel dans la correction, l’ajustement et la contextualisation des traductions générées par l’IA. Leur expertise permet d’affiner les résultats automatisés, garantissant une qualité linguistique optimale. L’interaction entre l’humain et l’IA crée une synergie puissante, où la technologie accélère le processus tout en bénéficiant de l’intelligence, de la créativité et du discernement humains.

Ainsi, l’implication d’experts humains dans la gestion des tâches de traduction et d’internationalisation garantit une adaptation fine aux particularités de chaque culture et contribue à éviter des erreurs potentielles qui pourraient échapper à des algorithmes en pleine hallucination.

 

Notre conclusion : l’ère de la traduction hybride est arrivée. La capacité des traducteurs est augmentée par ce nouvel outil performant qui ne cesse d’apprendre. Deepl, ChatGPT, LLM, traduction neuronale, traduction automatique… peu importe les ingrédients pourvus que les objectifs soient atteints. Laissez-nous vous guider dans cette jungle.

Confidences de Paula, l’une de nos fidèles traductrices anglaises

Confidences de Paula, l’une de nos fidèles traductrices anglaises

Lorsque vous travaillez avec une agence de traduction, les traducteurs sont bien souvent cachés derrière leurs mots. Ils n’ont pas de nom. On les oublierait presque. Vous avez confiance en la capacité de votre agence à faire le bon choix pour traduire votre contenu, mais il est difficile de savoir ce qu’il se passe véritablement en coulisses. Nous avons discuté avec Paula, collaboratrice de longue date et spécialiste de la transcréation et du marketing. Elle nous a décrit le travail nécessaire pour transmettre votre message de la bonne manière à l’international.

Bonjour. Je m’appelle Paula. Je suis traductrice freelance du Français vers l’Anglais, et je travaille avec TradOnline, agence de traduction de l’anglais, depuis 2013.

Parle-nous un peu de ton métier !

Je suis traductrice depuis 2004. J’ai commencé par être traductrice en interne pour une entreprise de développement de logiciels, puis j’ai décidé que je voulais choisir mes horaires, mes projets et être mon propre patron. Je suis donc devenue freelance, et j’ai pu explorer des domaines intéressants, dans lesquels j’avais de l’expérience, comme la mode, les textiles, la beauté et les cosmétiques, le marketing et la publicité, et je ne regrette rien.

Pourquoi choisis-tu de travailler avec TradOnline ?

J’aime vraiment travailler avec TradOnline.

J’ai fait des centaines, voire des milliers de projets avec eux au fil des années, et ils sont toujours très intéressants et variés. J’ai une très bonne relation avec les chefs de projet. Ils communiquent toujours très bien et répondent rapidement à mes questions ou demandes. Je suis très contente de faire partie de l’équipe.

Quel est le principal point positif/négatif quand on est traducteur ?

Je pense que pour un traducteur, le plus difficile à gérer est la solitude. C’est une profession assez solitaire et je suis une personne assez sociale, donc j’ai parfois du mal avec le fait de ne pas discuter avec des collègues, pour partager mes idées et mes questions. Heureusement, mon mari est assez souvent en télétravail, donc il me sert parfois d’assistant.

Sinon, j’utilise pas mal les forums pour discuter de temps en temps avec d’autres traducteurs.

Le meilleur aspect du métier de traducteur freelance est de pouvoir exercer ma créativité avec des horaires qui me conviennent. Je pense que pouvoir faire ça est un vrai privilège.

Trouves-tu que les différences culturelles ont un rôle important dans la traduction ?

Honnêtement, je pense que les différences culturelles sont une des plus grosses difficultés de la traduction. Un traducteur traduit bien plus que les mots. Il adapte aussi des idées et des sentiments pour une culture différente.

Avant chaque traduction, je prends le temps de réfléchir à la façon dont j’écrirais ça en anglais si je partais de zéro. C’est comme ça qu’on obtient toujours une traduction plus naturelle et idiomatique.

As-tu vu une évolution dans les types de projets que tu reçois ?

Je remarque que ces derniers temps, je reçois plus de projets de transcréation et ça me plait beaucoup. Ils sont complètement à l’opposé des projets de traduction automatique que j’essaie toujours d’éviter. Je pense que la traduction automatique a sa place, mais pas dans du travail créatif.

Pourquoi as-tu décidé de devenir traductrice freelance ?

Je me rappelle clairement de mon premier voyage en France, à 14 ans. J’étais toute excitée et je voulais vraiment communiquer avec les français. Je pense que c’est depuis cet instant que mon histoire d’amour avec la France a commencé, et que j’ai décidé d’axer ma carrière et mes études sur la langue française.

J’ai fait d’autres choses avant de devenir traductrice freelance, notamment pour la Commission Européenne à Bruxelles pendant 10 ans, mais faire le grand saut pour devenir traductrice freelance a été la meilleure décision de ma vie

Est-ce compliqué de travailler avec une équipe française depuis l’Australie ?

Quitter le Royaume-Uni pour l’Australie a été une grosse décision, mais le fait de pouvoir conserver mon travail a facilité ce changement. La traduction est vraiment une carrière sans frontières. Même si j’ai six à sept heures d’avance sur la France, selon la saison, c’est parfois un avantage, parce que je peux travailler sur un projet pendant que les français dorment et le livrer à leur réveil. Je travaille aussi le soir, j’adapte mes horaires pour mieux travailler avec la France. En plus, il fait tout le temps beau. Donc j’ai le meilleur des deux mondes !

La traduction d’un site sous Drupal : Quoi de neuf ?

La traduction d’un site sous Drupal : Quoi de neuf ?

Bien que Drupal ait connu une légère baisse dans sa part de marché au cours des 18 derniers mois, la plateforme reste tout de même fermement positionnée dans le top 10 des CMS commercialisés, avec des centaines de milliers de sites web qui en dépendent. De leur côté, les développeurs ne cessent de poursuivre leurs efforts, notamment avec la sortie de Drupal 10, actuellement prévue pour juin 2022. 

Mais l’année 2022 est encore bien loin (du moins à l’heure où j’écris cet article), et ceux qui possèdent Drupal 9 ont peut-être quelques questions concernant la traduction de leur site. Si vous avez déjà lu certains de nos articles dans le passé, alors je n’ai probablement pas besoin de vous parler des avantages de la traduction, surtout si vous ciblez un public international. Faire traduire vos offres dans la langue natale de votre public cible augmentera indéniablement vos chances de conclure une vente.

Alors… Vous proposez déjà vos contenus en plusieurs langues et cherchez juste un nouveau segment de marché ? Ou au contraire, vous étudiez pour la première fois le marché international ? Quoi qu’il en soit, sachez que nos chefs de projets sont là pour vous aider à garantir le succès de vos projets d’internationalisation avec Drupal.

Premiers pas avec Drupal

Un des avantages que Drupal propose par rapport à d’autres plateformes de CMS est le module d’internationalisation qui est déjà inclut dans la base du système (sous réserve que vous utilisiez Drupal 8 ou une version plus récente). En parallèle, un bon nombre de messages du système et d’éléments de l’interface ont déjà été traduits dans de nombreuses langues par la communauté. Une fois que vous avez sélectionné les langues souhaitées, celles-ci sont automatiquement importées avec le pack de langues. Vous n’aurez plus qu’à installer les quatre modules qui constituent la base du système multilingue. Ce sont les modules « Language », « Interface Translation », « Content Translation », et « Configuration Translation ».

Vous devrez ensuite vous rendre dans le menu « Manage », puis aller dans « Configuration », « Regional and Language », et enfin « Languages » où vous pourrez trouver une liste de langues à ajouter. Après avoir ajouté la ou les nouvelles langues, vous devrez ensuite ajouter un « Language Switcher block » qui permettra aux visiteurs de votre site de choisir la langue qui leur convient le mieux. Si vous souhaitez plus d’informations, vous pouvez retrouver toutes les étapes sur le site web de Drupal : ici.

Et si on allait plus loin ?

Maintenant que vous avez ajouté les nouvelles langues, la prochaine étape sera de déterminer les contenus que vous voulez faire traduire. Le module de base « Content Translation » vous permettra de traduire de tout : blocks personnalisés, termes, commentaires et même des pages. Cependant, afin de rendre les échanges avec un fournisseur externe plus fluide, nous vous recommandons de choisir le module « Translation Management Tool ». Ce module a l’avantage non-négligeable de vous permettre d’exporter votre contenu (et de le réimporter) en xliff : le format standard pour la traduction.

Vous pourriez créer un accès pour votre traducteur afin qu’il mette à jour les chaînes de caractères directement dans le back-office, mais choisir d’exporter les traductions au format xliff vous évitera de créer une autre faille potentielle en divulguant un nouveau code d’accès. Cela permettrait également à votre prestataire de services linguistiques d’utiliser des mémoires de traduction existantes, ou d’en créer des nouvelles. Ces mémoires veilleront à ce que vos chaînes de caractères soient traduites uniformément et vous permettront d’économiser de l’argent sur le contenu récurrent. Avec un simple export xliff, nous pourrons déterminer le nombre de mots exact, en prenant en compte les répétitions, et vous fournir rapidement un devis précis. Et puisqu’il s’agit du format standard dans le secteur de la traduction,  nous pourrons vous aider à optimiser les frais de gestion de projet.

Le « Translation Management Tool » est également compatible avec Drupal 7, 8 et 9.

Traduction des thèmes et des modules

Bien sûr, tout n’est pas toujours aussi simple qu’il n’y paraît. En ce qui concerne la traduction des chaînes de caractères codées en dur, vous aurez probablement besoin de l’aide de vos développeurs. Le moteur de template Twig a été introduit lors du lancement de Drupal 8. Cela a permis aux développeurs de tirer profit du module d’internationalisation et plus précisément d’indiquer le contenu traduisible en utilisant les balises {% trans %} et {% endtrans %}. Cependant, si votre développeur de thèmes n’a pas profité de cette option, il faudra faire une mise à jour manuelle en créant une copie du thème et en se servant ensuite d’un module tel que « Switch Page Theme » pour pouvoir utiliser un thème personnalisé sur des pages spécifiques.

De même, lorsqu’il s’agit de modules, vous êtes une fois de plus à la merci des développeurs. S’ils ont utilisé les meilleures pratiques du secteur vous devrez avoir un fichier .po (« Portable Object ») pour chaque langue ajoutée, que vous pourrez simplement exporter et faire traduire par le prestataire de services linguistiques de votre choix.

Toutefois, s’ils ont introduit des chaînes de caractères codées en dur qui ne sont pas traduisibles, vous devrez soit contacter les développeurs pour corriger ce problème, soit copier manuellement et changer le code en interne si vous avez des développeurs capables de s’en charger.

Autres possibilités

J’ai pris le temps de faire une liste des principaux défis et avantages de la traduction d’un site web sur la plateforme Drupal, mais, comme pour toute chose, cette liste est non exhaustive. Par exemple, si vous le souhaitez, le « Translation Management Tool » vous permettra de travailler en ligne via Smartling ou Memsource. Vous pouvez également choisir la traduction 100% automatique avec DeepL ou Google Translate. Cependant, bien que la traduction automatique ait beaucoup changé, nous ne recommandons pas cette solution à moins que vous ayez recours aux services de post-édition d’un professionnel.

Si vous voulez en savoir plus sur la Traduction Automatique avec Post-Édition, ou si vous avez d’autres questions ou appréhensions par rapport à la traduction d’un site avec Drupal, n’hésitez pas à contacter notre équipe professionnelle de gestion de projets. Nous sommes là pour vous aider avec vos projets d’internationalisation et pour garantir leurs succès !

Communication écrite en Arabizi : est-ce uniquement un langage de geek?

Communication écrite en Arabizi : est-ce uniquement un langage de geek?

Aujourd’hui nous retrouvons Fahmi Rekik, traducteur de métier pour un article dédié à l’Arabizi.

Fahmi est Franco-Tunisien. Après un Bac L il a suivi des études de maitrise en langue et littérature allemande à l’institut supérieur des langues de Tunis. C’est donc tout naturellement qu’il est devenu rédacteur quadrilingue puis traducteur.

Fahmi est un fervent défenseur de la langue et culture arabes, de la francophonie dans les pays arabe et de l’arabe « Maghrébin » très influencé par les liens entre la France et les pays du Maghreb.

Fahmi est donc la personne idéale, pour nous expliquer ce qu’est l’arabizi.

Bonjour Fahmi. Alors, qu’est-ce que l’arabizi ?

2haln w mar7ban, loin des définitions conventionnelles qui considèrent l’arabizi comme terme issu de la fusion des deux mots arabi (arabe) et inglizi (anglais) ou de arabi et easy (facile), l’arabizi est une forme d’écriture réinventée voire rebelle totalement différente de celle de l’écrit normatif ou standard. Il s’agit donc d’un phénomène linguistique basé sur la translittération ou l’écriture en caractères latins de mots arabes, qui a réussi en quelques sortes à un instaurer un nouvel alphabet de tchat, qui a donné, à son tour, naissance à un argot propre à une communauté utilisant l’arabe dans sa communication via la messagerie instantanée.

Ce phénomène consiste principalement à reproduire certains graphèmes d’une façon symétrique ou presque à la lettre à laquelle ils correspondent. Par exemple, on utilise le chiffre « 3 » pour transcrire la lettre « ع » et de la même façon le chiffre « 7 » pour illustrer la lettre « ح » ainsi de suite.

A noter que l’arabizi même s’il a apparu principalement dans les pays du Golfe puisqu’ils sont les premiers consommateurs de la technologie occidentale, il peut évoluer en fonction des dialectes parlés par les utilisateurs, d’ailleurs dans les pays du Maghreb notamment en Tunisie, en Algérie et au Maroc on parle du mu’arrab ou du franco-arabe.

L’arabizi, mode passagère ou phénomène durable ?

Pour répondre à cette question il faut qu’on fasse un pas en arrière pour trouver l’origine et les raisons derrière l’apparition de ce phénomène à la fois linguistique et social. Il s’agit d’une forme écrite de l’arabe née à la suite du développement des appareils téléphoniques fin des années 90 et de l’internet domestiqué durant les années 2000 : au début, les ordis et les téléphones portables n’avaient pas de clavier arabe. Les internautes arabophones ont donc transposé l’alphabet arabe en alphabet latin et puisque dans les langues « occidentales » il n’y a pas forcément l’équivalent de plusieurs sons, ils ont utilisé les chiffres pour remplacer ces sons manquants. Avec le temps les appareils électroniques ont connu beaucoup d’évolutions et aujourd’hui les claviers arabes sont présents sur quasiment tous les appareils. Cependant même avec ces nouveaux claviers le « clavardage » en utilisant l’arabizi est non seulement resté le moyen préféré des jeunes internautes , mais il commence aussi à gagner du terrain notamment chez les moins jeunes. Je pense donc que l’arabizi continuera à se développer en parallèle avec l’évolution numérique.

L’arabizi est-ce une anglicisation de l’arabe ?

L’anglicisation est tout un concept qui renvoie à un ensemble de mesures politiques et culturelles destinées à promouvoir la langue et l’identité anglo-saxonne. L’arabizi aujourd’hui ne touche qu’une partie très restreinte de la langue arabe si cela ne concerne que les dialectes de langue arabe, de plus il est utilisé par une petite communauté et encore sur internet ou via les systèmes de messagerie instantanée. A ce niveau, je pense que l’arabizi n’est qu’une tentative d’ouverture à la fois sur la culture occidentale anglo-saxonne / francophone et sur le progrès technologique, mais avant tout sur un jargon très « trendy » adopté par les jeunes internautes.

Qui communique en arabizi ?

L’arabizi est un nouvel argot écrit utilisé principalement pour communiquer sur les réseaux sociaux ou sur les applications de tchat qu’on connait de nos jours. Ce phénomène linguistique très proche du franglais en France, est très répandu chez les jeunes internautes (collégiens, lycéens, étudiants, jeunes entrepreneurs etc.), mais il commence à gagner du terrain chez d’autres catégories d’utilisateurs notamment chez des « papis/mamies branchés(es)/ connectés(es) parfois avec une touche de néologisme qui lui donne ce côté drôle et rigolo.  Entre autres, on peut citer quelques créations de mots « cansilt : « كانسيلت » » qui signifie « I cancelled » ou « annulit :  » أنّيليت » » qui signifie « j’ai annulé », « fayyelt », « téléchargit », etc.

Arabe littéraire versus arabizi : est-ce qu’il y a un choc des populations ?

Entre l’arabe littéraire, langue officielle, qui n’accepte pas encore trop l’idée du plurilinguisme et considéré comme peu ouvert sur la modernité, et l’arabizi qui est une forme d’écriture rebelle et très en phase avec la nouvelle société mondiale mais considérée comme langue mineure, la réponse à cette question s’avère difficile pour l’instant. Disons plutôt qu’il s’agit d’un signe de rébellion contre un monde ancien.

Est-ce que l’arabizi représente un danger pour l’avenir de l’arabe littéraire ?

Aujourd’hui, l’arabe littéraire est la seule et unique langue enseignée dans les écoles et les instituts du monde entier. C’est aussi la langue du Coran, des poètes, des écrivains, des philosophes, de l’ONU, des médias, des administrations et même des traductions. L’arabizi est pratiquement limité à la partie tchat. D’un point de vue linguistique, l’arabizi est encore loin d’être capable de détrôner l’arabe littéraire.

Utilises-tu l’arabizi ?

Oui, évidement j’utilise l’arabizi dans toutes mes conversations informelles par SMS, sur Messenger, WhatsApp, que ce soit avec mes connaissances au Maghreb ou venant du MO et des pays du Golfe. Je l’utilise également pour « poster » sur Facebook, Instagram ou autres dans un cadre non professionnel.

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Quels sont les patronymes les plus usités en Europe ?

Quels sont les patronymes les plus usités en Europe ?

Besoin de vous changer les idées en ce moment ?

Je vous propose une étude étymologique des noms de familles les plus répandus en Europe !

Quels noms de famille sont les plus répandus en Europe ?

Jakub Marian, un linguiste tchèque, s’est amusé à rechercher et analyser pays par pays, les noms de familles les plus répandus dans notre beau continent.

Ce monsieur est spécialisé en onomastique c’est-à-dire dans l’étude des noms propres. Il a donc cartographié l’Europe et analysé ensuite la provenance de tous ces noms de familles extrêmement répandus. Le résultat est intéressant.

Vous vous demandez peut-être ce que représentent les couleurs de la carte ci-dessus ?

  • Le rouge correspond aux noms de familles basés sur les caractéristiques de la personne pour laquelle il a été créé (petit, gros, jeune, etc.)
  • Le marron correspond aux noms de familles basés sur le métier de celui pour qui il a été créé (la profession du père en général)
  • Le bleu correspond aux noms de familles basés sur le prénom du père (fils de …)
  • Le turquoise correspond aux noms de familles basés sur la région native de la personne (qui vient de …)
  • Le vert correspond aux noms de familles basés sur un élément naturel (arbre, forêt, pierre, etc.)

Seule la France ne rentre dans aucune de ces catégories, c’est pourquoi elle bénéficie d’un code couleur pour elle seule ! En effet, c’est Martin qui est le nom de famille le plus porté chez nous et ce nom vient du dieu romain Mars.

Etymologie des noms de famille en Europe

Pour que vous puissiez vous y retrouver, voici les noms les plus donnés en Europe et leur signification :

Et pour une vue d’ensemble, Jakub Marian nous propose une seconde carte (en anglais) détaillant l’étymologie de chaque nom de famille :

Et cet expert n’a pas fini de nous en faire découvrir !

Il précise par exemple qu’en Islande, rares sont les noms de familles dont on hérite d’une génération à l’autre. Le système séculaire qui consiste à nommer un fils en fonction du prénom de son père, est toujours employé. Ce n’est plus trop le cas à présent dans les autres pays nordiques, mais en revanche la plupart des noms de famille qu’on retrouve dans ces pays-là, sont basés sur ce fonctionnement. Par exemple Andersson veut dire « fils d’Anders ».

Certains pays ne sont pas étudiés ici, faute de données statistiques suffisantes, que n’a donc pas pu récolter Jakub Marian. Il n’y a donc pas de données concernant la Suisse francophone, Chypres ni le Kosovo.

En savoir plus…

Et vous, savez-vous d’où vient votre nom de famille ?

Pour ma part je rentre dans la catégorie « fils de … ».

Votre curiosité est décuplée ? Je vous invite à consulter le site suivant pour une première étape.

Et si vous avez envie d’aller encore plus loin, vous pouvez également consulter un généalogiste !

Bonnes recherches 😉