Lorsque vous travaillez avec une agence de traduction, les traducteurs sont bien souvent cachés derrière leurs mots. Ils n’ont pas de nom. On les oublierait presque. Vous avez confiance en la capacité de votre agence à faire le bon choix pour traduire votre contenu, mais il est difficile de savoir ce qu’il se passe véritablement en coulisses. Nous avons discuté avec Paula, collaboratrice de longue date et spécialiste de la transcréation et du marketing. Elle nous a décrit le travail nécessaire pour transmettre votre message de la bonne manière à l’international.
Bonjour. Je m’appelle Paula. Je suis traductrice freelance du Français vers l’Anglais, et je travaille avec TradOnline, agence de traduction de l’anglais, depuis 2013.
Parle-nous un peu de ton métier !
Je suis traductrice depuis 2004. J’ai commencé par être traductrice en interne pour une entreprise de développement de logiciels, puis j’ai décidé que je voulais choisir mes horaires, mes projets et être mon propre patron. Je suis donc devenue freelance, et j’ai pu explorer des domaines intéressants, dans lesquels j’avais de l’expérience, comme la mode, les textiles, la beauté et les cosmétiques, le marketing et la publicité, et je ne regrette rien.
Pourquoi choisis-tu de travailler avec TradOnline ?
J’aime vraiment travailler avec TradOnline.
J’ai fait des centaines, voire des milliers de projets avec eux au fil des années, et ils sont toujours très intéressants et variés. J’ai une très bonne relation avec les chefs de projet. Ils communiquent toujours très bien et répondent rapidement à mes questions ou demandes. Je suis très contente de faire partie de l’équipe.
Quel est le principal point positif/négatif quand on est traducteur ?
Je pense que pour un traducteur, le plus difficile à gérer est la solitude. C’est une profession assez solitaire et je suis une personne assez sociale, donc j’ai parfois du mal avec le fait de ne pas discuter avec des collègues, pour partager mes idées et mes questions. Heureusement, mon mari est assez souvent en télétravail, donc il me sert parfois d’assistant.
Sinon, j’utilise pas mal les forums pour discuter de temps en temps avec d’autres traducteurs.
Le meilleur aspect du métier de traducteur freelance est de pouvoir exercer ma créativité avec des horaires qui me conviennent. Je pense que pouvoir faire ça est un vrai privilège.
Trouves-tu que les différences culturelles ont un rôle important dans la traduction ?
Honnêtement, je pense que les différences culturelles sont une des plus grosses difficultés de la traduction. Un traducteur traduit bien plus que les mots. Il adapte aussi des idées et des sentiments pour une culture différente.
Avant chaque traduction, je prends le temps de réfléchir à la façon dont j’écrirais ça en anglais si je partais de zéro. C’est comme ça qu’on obtient toujours une traduction plus naturelle et idiomatique.
As-tu vu une évolution dans les types de projets que tu reçois ?
Je remarque que ces derniers temps, je reçois plus de projets de transcréation et ça me plait beaucoup. Ils sont complètement à l’opposé des projets de traduction automatique que j’essaie toujours d’éviter. Je pense que la traduction automatique a sa place, mais pas dans du travail créatif.
Pourquoi as-tu décidé de devenir traductrice freelance ?
Je me rappelle clairement de mon premier voyage en France, à 14 ans. J’étais toute excitée et je voulais vraiment communiquer avec les français. Je pense que c’est depuis cet instant que mon histoire d’amour avec la France a commencé, et que j’ai décidé d’axer ma carrière et mes études sur la langue française.
J’ai fait d’autres choses avant de devenir traductrice freelance, notamment pour la Commission Européenne à Bruxelles pendant 10 ans, mais faire le grand saut pour devenir traductrice freelance a été la meilleure décision de ma vie
Est-ce compliqué de travailler avec une équipe française depuis l’Australie ?
Quitter le Royaume-Uni pour l’Australie a été une grosse décision, mais le fait de pouvoir conserver mon travail a facilité ce changement. La traduction est vraiment une carrière sans frontières. Même si j’ai six à sept heures d’avance sur la France, selon la saison, c’est parfois un avantage, parce que je peux travailler sur un projet pendant que les français dorment et le livrer à leur réveil. Je travaille aussi le soir, j’adapte mes horaires pour mieux travailler avec la France. En plus, il fait tout le temps beau. Donc j’ai le meilleur des deux mondes !
Si vous débutez, l’apprentissage d’une langue étrangère est une tâche qui peut paraitre extrêmement intimidante. Tant de nouveaux mots, par où commencer ? Cependant, vous êtes motivé, car vous souhaitez augmenter vos chances de trouver un emploi, ou bien vous orienter dans de meilleures conditions dans un pays étranger. Naturellement, vous vous tournez vers l’anglais. Au fil de votre apprentissage, vous commencez à remarquer des mots ressemblant étrangement à certains que vous connaissez déjà.
Grâce notamment à Guillaume le Conquérant, le français a irrigué la langue anglaise. Cette période des « French Kings » a vu naître un véritable mélange de nos deux langues. D’ailleurs, saviez-vous que Richard Cœur de Lion ne parlait pas un seul mot d’anglais, alors qu’il était roi d’Angleterre ? Le français était en effet la langue officielle en Angleterre jusqu’au début du 15ème siècle. La puissance et le rayonnement de la France à cet époque ont fait du français la langue de référence dans toutes les cours royales. [1] Jusqu’où va ce lien ancestral entre le français et l’anglais ?
Dans un article de blog que vous pouvez retrouver ici, Laura K. Lawless, traductrice et amoureuse des langues, nous propose une liste des termes français utilisés par les anglophones. Elle rappelle également qu’un anglais n’ayant jamais appris le français connait pourtant 15 000 mots français, et qu’il existe 1 700 vrais amis (plus ou moins similaires) entre les deux langues.
Cette liste d’expressions et de termes prononcés à la française est passionnante car on ne se rend pas compte du niveau d’influence du français sur l’anglais. On y trouve beaucoup d’expressions venant de la gastronomie (bizarre venant de la France…) mais aussi des arts. C’est l’occasion rêvée d’enrichir votre vocabulaire avec des mots et expressions originales.
Quelques pépites que l’on peut trouver parmi les mots français :
« chaise longue » qui souvent s’écrit « chaise lounge »
« je ne sais quoi » utilisé dans « I really like Anne. She has a certain je ne sais quoi that I find very appealing. »
« soupçon » utilisé dans le contexte « There’s just a soupçon of garlic in the soup. »
« cuisine » est utilisé pour décrire la cuisine de haute gastronomie
« couture » s’emploie pour décrire la haute couture.
« adieu » est utilisé, mais on est davantage sur du registre très soutenu.
« coup d’état » s’emploie de la même manière dans les deux langues.
Attention à la prononciation cependant. Ces mots ont beau être français, il faut les prononcer comme s’il s’agissait de mots anglais ! Si vous souhaitez améliorer votre prononciation de l’anglais, pour un voyage ou pour augmenter vos chances de trouver un emploi, retrouvez quelques conseils ici.
Impromptu, grotesque, rendez-vous, plat de résistance etc. À chaque fois que l’on pense avoir fait le tour, on trouve un nouveau lien entre la France et l’Angleterre, un nouveau contexte étonnant d’utilisation d’un mot français dans la langue anglaise. Nous vous encourageons vivement à regarder toute la liste !
Une bonne prononciation de l’anglais est utile dans de nombreuses occasions. Qu’il s’agisse d’obtenir un travail ou de voyager dans de meilleures conditions, vous serez toujours gagnant si vous parvenez à vous faire comprendre par la personne avec qui vous parlez. De nombreuses ressources sont à votre disposition. Voici une série de conseils que vous pouvez mettre en pratique pour améliorer votre prononciation de l’anglais.
Écoutez les autres
La manière la plus simple pour apprendre à prononcer les mots correctement est probablement de faire attention à la façon dont les Anglais les prononcent. Écoutez leur façon de s’exprimer. Regarder des émissions et des films en anglais, écouter des livres audio ou même discuter avec vos amis anglophones peut aussi vous aider. Ils auront plein de bons conseils. Prêtez une attention toute particulière à leur prononciation et comprenez les subtilités de la phonétique anglaise.
Si regarder du contenu en VO sur Netflix vous fait peur, procédez par étapes. Commencez par de l’anglais sous-titré en français. Puis, si votre maîtrise de l’anglais textuel vous le permet, vous pouvez passer à de l’anglais sous-titré en anglais pour travailler encore plus efficacement. Ce conseil s’applique aussi aux jeux vidéo, qui contiennent souvent énormément de dialogues.
Pratiquez autant que possible
L’apprentissage permet de s’améliorer. Vous devez pratiquer les langues autant que vous le pouvez afin de maîtriser le vocabulaire et les spécificités de l’alphabet phonétique anglais. Essayez de vous engager dans de longues conversations avec vos amis. Vous ne serez pas capable d’exceller dans les langues que vous souhaitez parler si vous ne faites qu’écouter. Vous pourrez trouver difficile la prononciation de certains sons anglais. Faites un effort pour répéter les mots plusieurs fois. Cela vous aidera à améliorer votre prononciation.
N’abandonnez pas
Pour les personnes dont l’anglais n’est pas la langue maternelle, apprendre l’anglais n’est pas un travail aisé, particulièrement si la prononciation n’est pas à la hauteur. Il existe de nombreux sons similaires dans cette langue, ce qui peut entrainer une certaine confusion. Cependant, vous ne devez pas perdre espoir. Vous allez découvrir de nombreux mots avec des combinaisons de lettres similaires, mais qui se prononceront de manières différentes. Ne soyez pas découragés et continuez d’essayer. Demandez de l’aide aux autres, notamment à des locuteurs natifs. De nombreuses personnes seront plus qu’heureuses de vous aider à apprendre et maitriser la langue. Si vous êtes en dehors de tout cursus académique, suivre un cours d’anglais peut s’avérer très utile.
Youtube est également une très bonne source de contenus en anglais !
Lisez à haute voix
Prenez un livre ou un magazine et lisez-le haut et fort. Vous trouverez peut être cela amusant, mais plus vous lirez fort, plus vous vous entendrez. Une autre manière de pratiquer est de vous enregistrer et de vous réécouter. Cela vous aidera à corriger les imperfections et erreurs de prononciation.
Soyez patient
Une des choses les plus importantes que vous devez garder à l’esprit est d’être patient. Vous ne pouvez pas maitriser une langue instantanément. Si vous êtes prêt à faire tout ce qu’il faut pour améliorer votre prononciation, vous devez être prêt à continuer d’essayer jusqu’à ce que vous y arriviez. Il y aura des moments où vous serez contrarié, mais vous devez continuer à pratiquer.
Lisez et écoutez simultanément
Lire un texte soi-même en écoutant quelqu’un parler peut s’avérer être une bonne stratégie pour travailler votre prononciation. Vous pouvez instantanément prononcer exactement de la même manière que vous entendez l’autre personne parler et lire le texte afin de vous rappeler comment prononcer ces mots à l’avenir. Il existe également des disques et des programmes disponibles que vous pouvez utiliser en lisant le texte simultanément. Les livres sur disque sont aussi très bénéfiques. C’est une très bonne façon de corriger votre prononciation. D’ailleurs, vous découvrirez rapidement que la langue anglaise a de nombreux mots français, mais il faut quand même la prononciation anglaise !
De nombreuses personnes réalisent l’importance d’améliorer leur prononciation même si elles maitrisent déjà la langue. C’est pourquoi il existe tant d’instituts qui offrent des cours pour aider les gens à améliorer leur prononciation. Vous pouvez aussi solliciter leur aide. L’anglais est une langue internationale, et si vous cherchez du travail dans une organisation internationale, vous devez être capable de vous faire comprendre correctement.
Bonjour Theresa. Peux-tu nous dire quelle est ton activité professionnelle ?
Je
suis traductrice freelance depuis vingt-trois ans. Il y a très longtemps, dans
une galaxie lointaine, très lointaine, j’étais cantatrice.
Quelles études as-tu faites ? Pourquoi as-tu appris le français ?
Je
suis spécialisée surtout dans la musique, et aussi la littérature. Je n’avais
pas parlé le français « officiellement » depuis l’âge de 15 ans en
Angleterre ! Je l’avais abordé pour de vrai beaucoup plus tard, d’abord
parce que j’étais venue vivre en France, et après parce que c’était la langue
la plus pratique pour communiquer avec mon deuxième mari (un Français). En
fait, c’était surtout lui qui était mon « école », à part la France
elle-même. Je lui dois beaucoup.
Comment t’es venue l’idée de devenir traductrice indépendante ?
Un
moment difficile dans ma vie… Un divorce, le besoin d’avoir un moyen de gagner
ma vie – à ce stade-là, le chant n’était plus possible – et je n’avais aucune
idée de quoi faire. J’ai toujours aimé les mots et la littérature, j’ai chanté
dans plein de langues, j’ai écrit des vers et des histoires toute ma vie, et
j’avais travaillé comme rédactrice pour un dictionnaire pendant plusieurs
années – mais comment utiliser tout ça ? J’étais complètement perdue. Et
puis, un ami m’a dit « pourquoi pas la traduction ? ». J’avais
fait du latin au lycée, et j’avais toujours adoré la traduction, thème et
version, et sa suggestion a été le déclic. Du coup,j’ai passé un
diplôme à l’Université Américaine de Paris, et ça a été le meilleur
investissement de ma vie ! J’ai eu énormément de chance : ça a marché
tout de suite – grâce à ce diplôme, c’est sûr, mais surtout grâce aux gens que
j’ai rencontrés en le faisant.
Comment se déroule une traduction ?
Je
vérifie que c’est dans mes cordes, déjà – et si oui, je fais un premier jet.
Pour moi, comme pour beaucoup de traducteurs (ou probablement tous), j’aime
avoir assez de temps pour pouvoir le « mettre au frigo » pour au
moins un jour (ou quelques heures, même). Le nombre de problèmes de
compréhension qui se résolvent tout seul simplement avec un peu de recul est
incroyable – et souvent le mot juste que l’on cherche désespérément sur le coup
revient automatiquement sans la pression. Aussi, s’il y a des termes techniques
difficiles, etc. – on a le temps de poser des questions au client. Puis, le deuxième
jet, où j’élimine le superflu, je peaufine le style – et pour ma satisfaction
personnelle, et pour le ton du texte – et bien sûr, il faut vérifier
l’orthographe et d’autres erreurs. Puis, une troisième révision. Mais en fait
le processus est sans fin, on ne peut jamais trop relire, et il faut savoir
quand s’arrêter. Il y a autant de façons de faire – surtout avec un texte
rédactionnel (mes préférés) – qu’il y a de traducteurs…
Les différences culturelles entre français et britannique donnent-elles du fil à retordre pour la traduction ?
Oui,
parfois. Une des bêtes noires des traducteurs c’est le système éducatif – les
diplômes, les certificats, les licences, etc. – où souvent il faut écrire toute
une thèse pour décrire quelque chose qui est évident pour un Français mais pas
pour un anglo-saxon. Sinon, je crois c’est le plus flagrant dans les
expressions, les tournures de phrases – parfois il y a des équivalents,
souvent non – mais en fait j’adore ce genre de défi, et surtout de trouver des
solutions pour les jeux de mots. Si je suis défaite par un calembour, je fais
une déprime !
Est-ce que tu notes une évolution du type de projets de tes clients ?
Pas
vraiment, je dois dire. Peut-être parce que je fais ce métier depuis très
longtemps, et que tout le monde a ses habitudes !
Qu’est-ce qui est difficile dans ton métier, mais également, qu’est-ce que tu aimes le plus ?
Évidemment, être très solitaire n’est pas toujours
facile, mais en même temps, ça peut être très agréable. Ce que j’aime c’est
pouvoir utiliser mon temps comme je veux. Si j’ai envie de ne pas travailler
dans la journée, mais plutôt la nuit, je peux (et ça arrive !). Je peux
prendre mes vacances à un moment où ça me convient (l’inconvénient c’est de ne
pas être payée !). Dans le métier même, la chose que j’adore, vraiment,
c’est qu’on apprend quelque chose de nouveau tout le temps, et une chose qui
m’amuse aussi c’est que TOUT apporte de l’eau à son moulin, d’une façon ou d’une
autre. On ne sait jamais quand une pépite d’information aléatoire peut servir
dans une traduction.
Parfois je regrette que les clients abusent un peu
du fait que les choses sont beaucoup plus rapides maintenant, ce qui les
conduit à demander des traductions au dernier moment. Ils auraient toujours une
meilleure qualité si les traducteurs ont assez de temps pour peaufiner leurs
textes.
À part ça, et j’espère que je ne suis pas la seule,
l’évolution exponentielle de la technologie est très – trop – rapide, je
trouve. Heureusement, je bosse pour TradOnline, qui m’aide avec tout cela !
Mais c’est aussi un problème pour la société en général.
Est-ce que tu penses que le métier de traducteur est un métier d’avenir ?
Oui. Même si les machines à traduire deviennent de
plus en plus efficaces, l’élément humain est toujours indispensable, je pense,
pour donner du sens et du style. On n’est pas encore dans une situation comme
dans 1984 de George Orwell, où un des personnages dit « La
destruction de la langue est une belle chose ». Ça fait froid dans le
dos ! Cela dit, bien sûr les traducteurs doivent s’adapter aux changements
technologiques dans le métier. Qui peuvent être très bien, d’ailleurs !
Quels conseils pourrais-tu donner à quelqu’un qui souhaiterait s’orienter vers les métiers de la traduction ?
Tout
apporte de l’eau à son moulin, comme j’ai dit… Donc on peut venir à la
traduction depuis beaucoup de disciplines, je pense. Mais je ne me sens pas
vraiment qualifiée pour donner des conseils à ce stade de ma vie. Le métier a
changé énormément depuis mes débuts ; je pense que c’est plus dur pour les
jeunes maintenant, avec toutes les compétences et les technologies qui sont
apparues ces dernières années. Quand j’ai commencé, le fax était déjà un
miracle – et Internet, le mail, Google et tout et tout et tout n’existaient
même pas !
Souhaites-tu ajouter quelque chose ?
Oui – en gros, j’aime vraiment ce métier ; je
me sens extrêmement privilégiée de pouvoir le faire. En plus, les gens de
TradOnline sont adorables. Et ça n’est vraiment pas rien…