par Alice Judéaux | 7 Avr 2013 | Actualités
Bonjour à tous chers lecteurs de notre blog !
Mathieu, le gérant de Trad Online, actuellement en recherche de sociétés à acquérir pour permettre à Trad Online de grandir.
Dans ma recherche, j’ai trouvé des offres d’intérêt sur le site « passer le relais » http://www.passerlerelais.fr/ géré par la CCI d’Ile de France, et en ai sélectionné quelques-unes puis émis des demandes d’informations par email.
Un agent de la CCI m’a répondu début Avril et un RDV téléphonique s’est organisé, très utile pour avoir un premier niveau d’information.
Quelle surprise ensuite d’apprendre qu’une cotisation annuelle de 450 Euros (pas 45…ni 100 mais bien 450 Euros !) est requise par la CCI (organisme public faut-il le rappeller, dont le but est de promouvoir le commerce et l’industrie donc l’économie), pour être mis en relation avec le cédant de l’entreprise, même s’il n’y a qu’une entreprise d’intérêt pour le repreneur…
Un tarif exhorbitant, même en comparaison avec les concurrents privés comme fusacq.com.
Un tarif adapté pour des repreneurs professionnels, qui achètent plusieurs entreprises par an et souhaitent consulter des dizaines d’annonces, mais tout simplement absurde pour une petite entreprise qui souhaite tenter l’aventure de reprendre une seule entreprise.
La CCI est financée par les impôts et taxes (que nous payons tous), et à ce titre devrait proposer des tarifs plus compétitifs voire gratuitement.
Le rôle que se propose d’avoir la CCI avec ce service (très utile) est « tué dans l’œuf », car pour reprendre une petite entreprise, en difficulté financière (comme dans le cas envisagé ici, et comme c’est le cas malheureusement de beaucoup d’entreprises), quel repreneur souhaiterait avoir la barrière supplémentaire de payer 450 Euros pour obtenir de l’information sur une entreprise, sans évidemment savoir si celle-ci est réellement d’intérêt ?
Et alors que l’entrepreneur a ensuite un parcours du combattant à gérer s’il souhaite reprendre l’entreprise…
Bravo à la CCI pour son optimisation économique, totalement contraire à son objectif de service public aux entreprises.
Si vous vous reconnaissez dans ces annonces, n’hésitez pas me contacter directement pour échanger sur votre projet de revente de votre société :
http://www.passerlerelais.fr/recherche/voir/reference/94C3822
http://www.passerlerelais.fr/recherche/voir/reference/75C5742
http://www.passerlerelais.fr/recherche/voir/reference/75C5818
http://www.passerlerelais.fr/recherche/voir/reference/75C4763
Si vous êtes chef d’entreprise dans le secteur de la traduction/interprétation/doublage sous-titrage, et souhaitez vendre votre société, n’hésitez pas à me contacter.
m.marechal@tradonline.fr
A bientôt J
Mathieu et l’équipe Trad Online
par Alice Judéaux | 4 Mar 2013 | International
Voici un cas d’école des dégâts que peut causer une mauvaise traduction sur l’image d’une marque. Ca n’est pas la première et malheureusement pas la dernière ! Nous vous proposons ici une petite analyse linguistique de ce qui a déchaîné les passions sur les réseaux sociaux, à savoir ce qu’il faut savoir sur ces fameux « bracelets esclaves ».
Que s’est-il passé ?
Tout a démarré d’une pétition qui dès lundi reccueillait plus d’un millier de signatures et qui depuis a fait boule de neige – non seulement sur les réseaux sociaux, mais sur les plus grands médias français (au hasard et dans le désordre : Le Point, Le Monde, LCI, Le Nouvel Obs… entre autres) mais aussi SOS Racisme ou le Conseil Représentatif des Associations Noires ! Tout le monde s’y met et y va de son mot de condamnation. En cause, ces bijoux :
Le point de vue du linguiste
Vous le savez probablement, Mango est une marque espagnole. Les textes source sont donc vraisemblablement écrits dans cette langue. Or « esclavo » dans cette langue décrit bien un type de bracelet, et c’est même la Real Academia Española qui le dit (voir les points 5, 6 et 7). En français cela se traduirait par le terme « jonc », si l’on veut être précis. Cependant l’usage semblerait désigner aussi des gourmettes, si l’on en croit Google avec la requête « esclavas de oro » – ces deux usages désignent bien ici les types de produit que propose Mango.
L’étymologie du mot ne fait aucun doute, mais pour autant ce terme est passé dans le langage courant et n’apparaît pas comme étant particulièrement connoté pour un espagnol. En français, la dénomination « esclave » n’existe pas en bijouterie, donc la seule association d’idées possible pour le lecteur est l’esclavage, au sens historique du terme ; il n’est donc pas très étonnant que la plupart des internautes s’en offusquent.
On voit bien ici les aléas de la traduction, même réalisée par une personne et pas par une machine : il est indispensable de solliciter un traducteur maîtrisant à la fois langue et le contexte culturel, donc un natif du pays cible. Visiblement en anglais la bévue a été évitée puisque le terme choisi est « woven bracelet ». Dommage que la traduction française ait été aussi maladroite.
Le point de vue du community manager
Nous avons choisi de parler de « traduction maladroite » et non d’accuser la marque de tous les maux. Ce qui est problématique ici c’est le peu de crédit accordé à Mango quand la marque signale qu’il s’agit bien d’une erreur de traduction sur Twitter et corrige immédiatement les descriptifs incriminés. La plupart des détracteurs ne croient pas une seconde à cet argument sans avoir les moyens de juger de la pertinence de ceux-ci. Alors est-ce le besoin de se racheter une conscience, de défendre une cause avec un investissement zéro ou d’avoir l’impression de faire partie d’une grande communauté de redresseurs de torts ? Ou plus prosaïquement, parce que la dictature du clic partage a encore frappé ? Levez la main ceux qui ont été vérifier la crédibilité de l’argument « erreur de traduction ».
Nous en profitons pour rappeler qu’il existe en français un type de maillon qu’on appelle « maille forçat » et que cela ne choque personne, malgré les milliers de morts dans les bagnes français. Tant qu’à être politiquement correct, soyons-le jusqu’au bout !
Par ailleurs les critiques ont fusé sur les bijoux eux-mêmes, alors que des chaînes en maille comme celles présentées ici on en trouve des centaines de milliers différentes et qu’elles ne représentent pas (ou plus) un attribut de l’esclavage. Sinon il y a fort à parier que les fabricants de gourmettes auraient déjà mis la clé sous la porte.
Quelle conclusion tirer de tout ceci ? Faites appel à des professionels pour vos travaux de traduction, ne sous-estimez pas l’impact d’une mauvaise traduction sur votre image, vos ventes et votre chiffre d’affaires !
par Alice Judéaux | 23 Juil 2012 | Métier
La traduction est souvent la dernière étape d’un processus de rédaction / publication parfois long et complexe. Il reste donc (parfois) (bon, souvent) peu de budget pour la traduction, qui intervient fatalement en dernier lieu, une fois le budget entièrement consommé le texte source entièrement finalisé.
La course à l’échalote visant à mettre en concurrence et tirer vers le bas les tarifs des prestataires est une option couramment pratiquée, même si pourtant toutes les agences de traduction ne se valent pas (comment bien choisir son agence de traduction fera l’objet d’un prochain billet, mais en attendant vous pouvez à nouveau parcourir notre panorama des types de prestataires) ! Et une bonne agence (comme Trad Online bien sûr) peut vous proposer des pistes pour diminuer les coûts de traduction, via quelques bonnes pratiques très simples.
DO – Faire du tri !
Ceci vaut notamment pour les projets multilingues : tous les contenus ont-ils vocation à être traduits dans TOUTES les langues ? Si vous organisez un événement à Paris, êtes-vous sûrs de vouloir en informer vos lecteurs japonais en plus des belges et des britanniques ? Le règlement de votre jeu-concours valable en France uniquement doit-il être traduit ? Il est très possible de diminuer de manière drastique le nombre de mots à traduire (qui est l’unité de facturation).
Souvent donc, les contenus à teneur locale doivent être soit éliminés soit localisés (adaptés au contexte propre du lecteur ou utilisateur).
DON’T – Faire traduire par un collègue vaguement bilingue et/ou une machine et solliciter une relecture
LA fausse bonne idée par excellence pour diminuer les coûts de traduction. Les outils de traduction automatique sont encore très limités et il est important de comprendre qu’ils traduisent des mots là où un traducteur traduit du sens. C’est un peu la même chose pour une personne non native de la langue cible d’ailleurs : elle ne va traduire que des mots. Un traducteur professionnel va passer énormément de temps à corriger et réécrire le document en question, dans un style inexistant puisqu’il sera obligé de garder des éléments déjà traduits. Il va surtout la plupart du temps refuser, à juste titre.
Note : pour information, Google translate utilise l’anglais comme langue pivot. Si vous souhaitez traduire du français au roumain, Google Translate procédera à une « opération de traduction par équivalence » du français à l’anglais et de l’anglais au roumain. D’où une double source d’erreurs ou d’approximations.
DO – Jouer sur le volume
Si vous avez énormément de contenu à traiter impérativement, annoncez tout de suite la couleur ! Même sans envoyer la totalité du contenu en une fois, un accord sur la durée peut inciter votre prestataire bien-aimé (nous, donc) à réduire les coûts.
Sauf accord spécifique de type forfait, sachez qu’en deçà de 300 mots le prix d’une traduction sera le même (sauf exception) que l’on parle de 2 mots, 30 mots ou 280 mots et correspond à un minimum de facturation comprenant entre autres la gestion de projet et la gestion comptable. Donc autant que faire se peut : groupez vos demandes, vous y gagnerez. Donnez-nous de la visibilité et nous pourrons ainsi optimiser nos devis.
DON’T – Faire pression ou jouer la corde sensible
Quand ça va sans dire ça va mieux en le disant : toute entreprise a ses contraintes et problèmes financiers, ce n’est pas parce qu’on rencontre des difficultés qu’il faut les répercuter sur plus petit que soi… Une agence de traduction fait vivre des salariés (traducteurs, chefs de projet, etc.) et rémunère des freelances qui eux aussi ont des factures à payer. Un client régulier pourra bénéficier de certains aménagements, mais dans la limite de l’acceptable. Nous avons parfois des demandes de réduction, d’aménagement divers qui nous auraient mené au dépôt de bilan si nous avions courbé l’échine.
DO – Proposer un partenariat ou un échange
Quand on a peu d’argent, on a peut-être d’autres moyens de rémunérer une prestation de traduction (le paiement en nature étant évidemment exclu ;)). Avez-vous une petite notoriété dans votre secteur qui vous permette de proposer une publicité sur laquelle nous apparaitrions ? Fournissez-vous du matériel ou des services qui pourraient nous être utile ? (ouvrages professionnels pour une maison d’édition, matériel informatique pour un fabricant, programmes de formation…) L’argent n’est pas la seule monnaie d’échange… Vous pouvez suivre l’expérience bien connue des SEL et creuser la question des monnaies dites libres ou complémentaires.
Nous espérons donc que ces quelques conseils vous permettront d’envisager différemment votre prochain projet, et nous nous tenons à votre disposition pour vous aider ou pour toute demande de devis, cet article n’est pas exhaustif et nous avons bien plus d’idées et de créativité que ce qui est écrit ici… il faut parfois en garder « sous le coude » 😉
par Alice Judéaux | 4 Juil 2012 | Nos services, Technologies
Cher client,
Comme vous le savez peut-être, deux options s’offrent à vous pour une traduction d’un site internet : produire une extraction de fichiers, ou laisser l’accès à votre interface de back-office aux traducteurs. Mais cette deuxième option n’est envisageable que si votre site est conçu avec un CMS (Content Management System) ou sur le même modèle.
CMS ?
C’est un outil de gestion de contenu vous permettant notamment d’ajouter, modifier ou supprimer des pages ou des textes de votre site, et si vous avez les droits complets, de l’administrer entièrement : gestion des utilisateurs, templates, etc. Il en existe beaucoup sur le marché, les plus courants étant Joomla, Drupal, Typo3, WordPress, eZPublish, (entre autres). Il existe également tout une panoplie de CMS qui sont soit adaptés d’outils open source, soit intégralement développés « maison » pour répondre précisément aux besoins de l’entreprise.
Ils ont tous en commun la possibilité de créer un accès spécifique aux traducteurs avec des droits suffisants pour éditer le texte mais ne permettant (évidemment) pas de contrôler de toute l’administration.
Cette solution de traduction de site web est fort utile pour supprimer les coûts d’intégration. Un certain nombre de clients la retiennent notamment lorsque les volumes à traduire sont importants.
Cet article est un retour d’expérience suite à nos différents projets de traduction sur CMS. C’est aussi un petit quizz à l’usage des développeurs ou « customizateurs » de ce type de plateformes : pour les aider à rendre l’outil 100% translation-friendly !
Le CMS idéal pour une traduction de site web
Voici quelques critères avec un barème permettant d’optimiser son CMS pour la traduction et d’évaluer s’il répond bien aux besoins d’un prestataire en traduction !
I – Pour le suivi du projet ( /6 pts)
1. Attribue un statut de traduction à chaque page éditée : non traduit, en cours de traduction, traduit, relu (+ 1 point cadeau s’il propose aussi un statut de publication : publié / non publié) – /2 pts
Ceci évite que dans la précipitation certains textes incomplets soient mis en ligne ! La traduction est un processus non linéaire où les allers-retours sont fréquents, un texte peut avoir l’air fini et ne pas l’être
2. Enregistre et affiche les noms des traducteurs et relecteurs ayant travaillé sur un texte donné (traducteur / relecteur) avec les logs de connexion – /1 pt
La confiance n’exclut pas le contrôle 😉
3. Compte le volume de contenus à traduire à chaque niveau d’arborescence – /3 pts
Les délais étant souvent courts, c’est un élément essentiel permettant le rétro-planning et le dimensionnement de l’équipe projet, et c’est aussi la garantie d’une facturation de la traduction (au mot) la plus juste possible
II – Pour la qualité de la traduction ( /7 pts)
4. Permet le travail sur des unités de texte importantes et/ou cohérentes : pages complètes ou blocs cohérents et non mots ou bouts de phrases isolées – /3 pts
parce que traduire « le » ou « merci pour » sans savoir ce qui suit, c’est prendre le risque de voir des phrases reconstituées de manière un peu fantaisiste – c’est fort poétique parfois, mais le plus souvent peu compréhensible…
5. Permet de visualiser les contenus traduits en contexte sur le site en production (ou en pré-prod) – /2 pts
le contexte c’est la clé ! Essayez pour voir de traduire certains mots ou phrases sans contexte : panier = basket, cart, shopping bag ? suivant = désigné ci-après ou « qui suit quelque chose » ?
6. Inclut un glossaire intégré et incrémental, qui propose des suggestions pour tout terme déjà traduit sur le site ou dont on connaît déjà la traduction souhaitée – /2 pts
en résumé, cela imite, en mode très simplifié, ce que font les outils de TAO (aide à la traduction) disponibles sur le marché
III – Pour l’efficacité du projet ( /7 pts)
7. Sauvegarde les données saisies même en cas de problème serveur ; là, c’est du vécu ! – /2 pts
8. Est visuellement agréable à utiliser ; cela ne fait pas de mal, un peu d’esthétique – /1 pt
9. Est ergonomique : éviter 6 clics pour atteindre une phrase à traduire de 3 mots… – /2 pts
10. Ne présente aucun bug (hahahaha ; monde idéal) – /2 pts
La traduction de site web côté client
Nous venons d’évoquer l’outil. Mais allons plus loin. Nous avons aussi quelques souhaits concernant spécifiquement l’utilisation des CMS par nos clients. Dans ce type de projet, les interactions sont soutenues et vont au-delà d’un simple aller-retour de fichier… Alors, comment devrait procéder le client idéal ?
A. il prévient (à l’avance) de toute opération de maintenance
B. il ne modifie pas les contenus en cours de traduction, ne les supprime pas non plus
C. il a un interlocuteur expert sur l’outil en mesure de traiter tout problème (ou met en relation avec l’agence web qui administre le CMS)
Un client « absolument parfait » (*) spécifie bien sûr dès le départ la nature des utilisateurs cibles (un site web est par définition accessible à tous, mais ne s’adresse pas forcément à tous). Mais ceci vaut pour toute traduction : à qui se destinent les contenus à traduire.
Evidemment, les personnes ayant plus de 16/20 à ce test sont priées de prendre contact avec nous (voire même de nous envoyer une demande de devis au plus vite). Elles seront d’office considérées officieusement parmi les clients « gold » de Trad Online 😉
(*) : nous évoquons ici l’hypothèse du client « absolument parfait ». Il en est de même du côté traduction. Nous faisons l’hypothèse d’une agence de traduction « tout aussi absolument parfaite ». Disons que c’est implicite bien sûr…
par Alice Judéaux | 2 Juil 2012 | International, Métier
Nous proposons ici une traduction de l’article de Nataly Kelly, paru dans le Huffington Post et que vous pouvez retrouver ici : Article – Traduction – HuffingtonPost
La traduction a un impact sur quasiment tous les aspects de la société, de la politique et de l’économie. Vous pensez connaitre le secteur de la traduction & interprétation ? Mais qu’en est-il réellement ? Vous pourriez trouver surprenant d’apprendre que la traduction représente un marché fortement diversifié et complexe, mais également plus étendu que vous ne le pensiez. Voici un florilège des 10 idées reçues sur la traduction les plus courantes concernant ce secteur et ce métier :
Idée reçue N° 1 : Le marché de la traduction est un marché de niche. Le marché mondial de la traduction dépasse les 33 milliards de dollars US (soit environ 26 milliards d’euros) en 2012. La traduction écrite en est sa principale composante, vient ensuite l’interprétation sur site et la localisation de logiciels. Les petites agences sont majoritaires et leur nombre s’élève à plus de 26000 dans le monde. Ces entreprises assurent la coordination de projets de traduction multilingues comprenant la plupart du temps plusieurs formats de fichiers et impliquant la maitrise de différents processus et outils techniques. Les contenus en eux-mêmes sont traduits et interprétés par des centaines de milliers de professionnels de la traduction et de l’interprétation travaillant dans toutes les régions du monde. La plupart d’entre eux sont des travailleurs indépendants et ont pour interlocuteurs les sociétés de traduction, mais beaucoup de traducteurs ont également des clients directs.
Idée reçue N° 2 : Les besoins en traduction sont en régression. Le service des statistiques du ministère du travail aux Etats-Unis (US Bureau of Labor Statistics) estime que le nombre de postes de traducteurs et d’interprètes s’élèvera aux Etats-Unis à 83000 en 2020. Il est prévu que le marché de l’emploi dans le secteur augmente de 42 % entre 2010 et 2020, une croissance bien supérieure à la moyenne de 14% pour les autres professions. Les données provenant de Common Sense Advisory (une société d’études de marché) montrent que le marché de la traduction affiche globalement un taux de croissance agrégé de 12,17%.
Idée reçue N° 3 : La plupart des traducteurs traduisent des livres et les interprètes travaillent en grande majorité à l’ONU. La traduction littéraire et l’interprétation de conférences sont deux des spécialités de premier plan, mais elles ne représentent en réalité que de minuscules segments du marché dans sa globalité. Quels sont les plus gros budgets alloués à la traduction ? Les agences militaires et de la défense du territoire sont les plus dépensières en service de traduction, l’Etat américain déboursant régulièrement des milliards de dollars en traductions pour la défense et le renseignement. Dans le privé, les secteurs ayant le plus recours à ce type de service sont l’industrie, les éditeurs de logiciels, la santé, le juridique et les services financiers. C’est l’une des raisons de la spécialisation de nombreux traducteurs indépendants dans ces domaines et qui exercent en tant que traducteur financier, interprète médical, traducteur juridique ou interprète assermenté.
Idée reçue N° 4 : Toute personne bilingue peut se lancer dans la traduction et l’interprétation. Savoir écrire en français ne fait pas de quelqu’un un écrivain tout comme parler le français ne nous transforme pas tous en de grands orateurs. De la même manière, savoir parler ou écrire deux langues ne signifie pas nécessairement que l’on peut les traduire ou les interpréter. Nombreuses sont les personnes qui, parlant parfaitement deux langues, échouent aux examens professionnels de traduction et d’interprétation. Le bilinguisme ne garantit en rien une capacité à transposer fidèlement le sens des mots et le contenu culturel d’une langue vers une autre. La plupart des traducteurs et des interprètes sont des personnes très instruites, diplômées et formées soit en traduction, soit en sciences du langage ou dans un domaine spécialisé. Il existe aussi des certifications professionnelles optionnelles, largement reconnues et fortement recommandées. Aux Etats-Unis, les traducteurs sont certifiés par l’American Translators Association (l’équivalent outre atlantique de la Société Française des Traducteurs professionnels) et les interprètes peuvent aussi bénéficier de certifications variées.
Idée reçue N° 5 : Les interprètes et traducteurs font la même chose. Le terme général que le grand public utilise pour faire référence aux professionnels de la traduction est « traducteurs », mais les traducteurs et les interprètes ont en réalité des aptitudes professionnelles très différentes. La traduction concerne la langue écrite alors que l’interprétation concerne la langue orale. Les traducteurs doivent disposer de compétences approfondies en écriture et d’une formation à la traduction mais doivent également maîtriser les outils de traduction assistée par ordinateur (TAO) et de gestion de bases de données terminologiques. Les interprètes doivent quant à eux développer leur mémoire immédiate et leurs qualités de prise de notes. Ils doivent également être capables de mémoriser des termes spécifiques de manière à se les rappeler instantanément.
Idée reçue N° 6 : Les traducteurs et les interprètes travaillent avec plus d’une paire de langues. L’une des questions que les traducteurs se voient le plus souvent poser est : « combien de langues parlez-vous ? ». En réalité, beaucoup de traducteurs travaillent dans une direction unique, d’une langue à l’autre et non l’inverse. Une connaissance approfondie de deux langues plutôt qu’une connaissance superficielle de plusieurs langues est préférée. Pourquoi ? Sur environ un million de mots que comporte la langue anglaise, un anglophone moyen en utilise régulièrement de 4000 à 5000. Les anglophones « instruits » en connaissent entre 8000 et 10000 alors que les professionnels anglophones des secteurs comportant un vocabulaire très étendu tels que les avocats et les médecins utilisent environ 23000 mots. Les traducteurs et les interprètes qui travaillent pour ces professions spécialisées utilisent souvent ce vocabulaire étendu dans deux langues à la fois. Certains travaillent bel et bien avec plus d’une paire de langue tels que les interprètes de conférence qui ont une connaissance « passive » de plusieurs langues qu’ils sont en mesure de comprendre mais les traducteurs et les interprètes ne sont généralement pas des hyperpolyglottes.
Idée reçue N° 7 : La traduction n’a d’importance que pour les linguistes. Les besoins en traduction touchent à la fois les secteurs publics et privés. Dans le monde des affaires, les dirigeants d’entreprises de toutes tailles commencent à se rendre compte que la traduction est un moyen d’augmenter les revenus de leur entreprise et de pénétrer de nouveaux marchés. Une étude récente démontre que les compagnies du classement « Fortune 500 » ayant augmenté leur budget traduction étaient 1,5 fois plus à même que les autres membres du classement d’augmenter leur chiffre d’affaires. L’intérêt du gouvernement américain pour la traduction est lui aussi en croissance. Il est en fait même nécessaire pour les ONG et les organismes à but non lucratif de s’organiser à ce sujet : Un rapport rédigé par Traducteurs sans Frontières en mai 2012 et traitant de la traduction en Afrique a montré qu’un plus grand accès aux informations traduites pouvait améliorer l’intégration politique, le système de santé, le respect des droits de l’homme et même permettre de sauver la vie de citoyens de pays africains.
Idée reçue N° 8 : Les projets participatifs entrainent un chômage des traducteurs. Les traductions participatives deviennent de plus en plus populaires à mesure que les communautés en ligne prennent de l’ampleur. Ce phénomène a lieu lorsque les membres d’une communauté en ligne s’intéressent à un produit et souhaitent l’utiliser dans leur langue maternelle. Parfois ces clients et ces fans font même leur propre traduction et les diffusent sur les forums d’utilisateurs. Au lieu de laisser leurs clients débattre entre eux du meilleur choix de traduction, certaines entreprises ont eu la bonne idée de permettre à leurs communautés de leur proposer facilement des traductions. Les entreprises profitent-elles ainsi de ces bénévoles, en les transformant en une force de travail gratuite ? La recherche démontre que faire des économies n’est en réalité pas la première motivation de ces entreprises : le coût en termes de temps et d’argent pour la mise en place de telles plates-formes est supérieur à celui d’une traduction traditionnelle. Souvent, ces entreprises ont recours aux processus « classiques » de traduction et aux entreprises de traduction pour modifier le contenu traduit dans un premier temps de manière participative ; elles estiment toutefois que cette approche renforce l’implication des clients et utilisateurs en leur permettant d’exprimer leur préférence.
Idée reçue N° 9 : Les systèmes de traduction automatique réduisent la demande en traduction humaine. En fait c’est le contraire. La traduction automatique, en réalité, nourrit le marché en général et participe à la croissance de la demande en traduction traditionnelle. De quelle manière ? Les systèmes de traduction automatiques, particulièrement en ligne et gratuits, servent de campagne de sensibilisation en mettant la traduction directement à la disposition de l’utilisateur moyen. Traduire de gros volumes d’information n’est jamais gratuit : ceci a un coût, même dans le cas des systèmes automatiques. Ces technologies de traduction automatique représentent un pourcentage minuscule du marché total de la traduction. Elles sont bien entendu capables d’effectuer des tâches impossibles pour l’homme, telles que l’analyse pointue de textes volumineux et en fournir un résumé, mais comme pour beaucoup de technologies, elles nécessitent une intervention de l’homme pour les utiliser intelligemment. Comme le fait remarquer Ray Kurzweil, la technologie aide plus souvent des secteurs à évoluer qu’elle ne les remplace.
Idée reçue N° 10 : Viendra un jour où la traduction sera gratuite. L’industrie de la traduction et de l’interprétation est chaque année à l’origine de la création de dizaines de milliers de nouveaux emplois dans le monde, une tendance pour laquelle on ne prévoit aucune baisse. Les traducteurs et les interprètes en sont des acteurs incontournables. Mais comme pour beaucoup d’autres activités du secteur tertiaire, la chaine de valeur de la traduction rassemble aussi de nombreux professionnels aux spécialités variées : chefs de projet, responsable client, directeurs des ventes, directeurs de production, programmateurs, formateurs, responsables qualité, relecteurs, professionnels de la publication assistée par ordinateur, ingénieurs, chefs de produit, commerciaux, responsables marketing, techniciens, sans oublier les ressources humaines, la facturation et les technologies de l’information. Une étude de Common Sense Advisory montre que la demande dépasse l’offre en matière de traduction, et de ce fait le rôle des traducteurs devient encore plus important. Cependant, ils font partie d’un « écosystème » bien plus vaste, un système international permettant aux entreprises de continuer à se développer et à maintenir leur capacité de communication.
Et vous qu’en pensez-vous ? D’accord ou pas d’accord ? Laissez un commentaire pour vous exprimer !