À qui confier une traduction en chinois ?

À qui confier une traduction en chinois ?

De plus en plus d’entreprises françaises se lancent sur le marché chinois. Le dynamisme de la Chine et l’ampleur du marché chinois et de ses consommateurs font évidemment tourner la tête à de nombreux investisseurs.

Et pour s’adresser au marché chinois directement, il faut évidemment commencer par leur parler dans leur langue maternelle. Première étape : faire traduire vos contenus en chinois.

Mais s’il existe pléthore de traducteurs chinois sur le marché, comment être sûr que la qualité est à la hauteur de vos attentes quand vous ne parlez pas un mot de la langue cible ?

Info : les traducteurs et interprètes français<>chinois et anglais<>chinois de qualité sont très prisés sur le marché de la traduction !

Traduction de contrats : la première étape d’une belle réussite en Chine

Vous avez des contacts en Chine et une ébauche d’accord commercial avec une entreprise ? Reste maintenant à bien définir ensemble les clauses de votre futur contrat. Une fois les clauses définies lors d’une réunion de travail, il ne reste plus qu’à confier la traduction de votre contrat à une agence de traduction professionnelle.

Pour bien choisir l’agence de traduction avec laquelle vous contractez, pensez à vérifier qu’elle est compétente en traduction juridique en chinois et qu’elle peut vous fournir des traductions assermentées si nécessaire.

Qui peut vous fournir une traduction assermentée ? Un traducteur expert certifié et assermenté par une cour d’appel. C’est une spécialisation qui requiert une validation directement par une cour d’appel. Les procédures sont longues et tout le monde n’obtient pas le statut de traducteur expert.

Il est essentiel que cette traduction soit confiée à un traducteur professionnel natif pour qu’il n’y ait pas d’écart entre le contenu du contrat en français et le contenu de sa traduction en chinois. Un tel travail de précision n’est pas à la portée de n’importe qui.

Traduction erronée, quels sont les risques encourus ?

La loi chinoise indique clairement que si un contrat est produit en français et chinois, c’est la version chinoise qui est retenue en cas de litige. Et par la même occasion, c’est la loi chinoise qui régira votre contentieux. C’est pourquoi il est d’autant plus important que la version chinoise ait été rédigée par un traducteur professionnel voire par un traducteur chinois assermenté.

Traduction technique : place à la traduction de vos produits et notices descriptives

Vous avez gagné un premier marché, félicitations ! Maintenant il vous reste à fournir à votre partenaire la totalité de votre matériel bien traduit en chinois. Car si vos manuels d’utilisation sont mal traduits, vous risquez de ne pas atteindre votre cible commerciale et votre tentative de percée du marché chinois pourrait se solder par un échec cuisant. Or pour traduire un manuel utilisateur, il ne suffit pas d’avoir un bon dictionnaire français-chinois ! Toute approximation nuira à votre image de marque et sera génératrice d’insatisfaction. Il est important que votre agence de traduction traite avec un traducteur chinois spécialisé en traductions techniques. Le vocabulaire doit être précis et adapté à votre secteur d’activité.

Existe-t-il une seule langue chinoise ?

Si c’était le cas, ce serait plus simple ! Mais malheureusement il existe de nombreux dialectes en Chine. Le han est la langue nationale en Chine. C’est la langue la plus parlée dans le monde.

Chez TradOnline, nous traitons trois variantes de chinois écrit : le chinois Mandarin de Taiwan, celui de Chine et le Chinois cantonais de Hong Kong.

Pour en savoir plus sur les langues parlées en Chine : https://www.tradonline.fr/blog/quelle-langue-parle-t-on-en-chine/

La gestion de projets de traduction chez Trad Online : Opération diversification !

La gestion de projets de traduction chez Trad Online : Opération diversification !

Comme dans toute agence de traduction dynamique et en développement, chaque chef de projet de Trad Online monte en compétences, il apprend de chaque nouveau projet et répond parfois à des projets qu’elle ou il considère comme « exotiques ou novateurs ».

Pour ma part, j’ai accepté dernièrement, de prendre en charge la traduction de slogans pour une campagne publicitaire d’affichage d’un client régulier.

Projet très intéressant, grande consonance marketing et Trad Online s’est transformé pendant quelques jours en agence de communication et de traduction (juste quelques instants, nous n’avons aucune velléité à aller dans ce sens) !

Le brief marketing a été transmis par la cliente après quelques échanges, et contenait des éléments tels que des « sensations » à retranscrire dans plusieurs langues et cultures : polonais, Russe, etc…

Je réunis donc (avec un plaisir indéniable) quelques traductrices régulières (natives des langues ciblées) et leur explique le concept et l’objectif de mon client. Nous décidons de proposer plusieurs versions traduites, numérotées par ordre de préférence avec une explication par version en français, permettant d’aider le client à retenir la proposition qui répondra au mieux à ses objectifs. 

Exemple d’explications produites : la proposition 1 évoque un doux souvenir enfantin chez le client polonais, et la musicalité de la phrase est parfaite. La proposition 2 est un texte un peu plus long, peut-être moins adapté pour un slogan, mais contenant un léger jeu de mots qui parle au consommateur Polonais ». Et ainsi de suite pour l’ensemble des slogans et des langues et pays visés.

Contre toute attente, je me suis heurté à une certaine incompréhension de quelques traductrices. J’ai personnellement suivi des études marketing, et j’ai du mal à comprendre dans un premier temps d’où viennent ces difficultés…Comme on dit « pédagogie, pédagogie »…Mais tout rentre dans l’ordre après quelques échanges animés. 

Au final, toutes les traductrices ont rendu leurs propositions, et le client a apprécié le travail et a pu ainsi retenir les propositions qui lui convenaient. Mais une chose est sûre, tous les traducteurs ne se sentent pas à l’aise avec l’exercice. D’autres diront que l’élaboration de slogans est un métier, leur traduction, et je devrais dire – leur adaptation -, a de vrais particularités. Traduire un slogan demande à s’écarter du texte existant, à comprendre l’objectif du client, le positionnement de ses produits ou services, les clients cibles, etc. et à recréer une « ambiance » équivalente dans la langue cible. Et à jouer sur des ressorts culturels qui ne s’inventent pas. 

A mes yeux, c’est un peu comme traduire une poésie, et n’est pas poète qui veut…

Pour illustrer mon propos, je terminerai sur une citation de Madame de Staël (1766-1817):

« La poésie doit être le miroir terrestre de la Divinité, et réfléchir, par les couleurs, les sons et les rythmes, toutes les beautés de l’univers. »

Entreprises, valorisez vos actifs de traduction !

Entreprises, valorisez vos actifs de traduction !

Certaines entreprises considèrent la traduction comme un poste de dépenses…d’autres ont souhaité penser investissement et valorisation…et vous ?

Beaucoup d’entreprises n’y pensent pas…mais le sujet mérite d’être posé clairement par la direction ou le responsable traduction : « pourrait-on penser en termes de valorisation et d’actifs lorsque nous budgétisons et gérons nos projets de traduction ? »

L’activité de votre entreprise est internationale, vous brassez en interne et en externe deux ou plusieurs langues, vous rédigez ou faites traduire en plusieurs langues des propositions commerciales, des contrats, des guides d’instructions. Vous formez vos collaborateurs, revendeurs, distributeurs dans leur langue maternelle ou en anglais. Vous communiquez et faites des opérations de marketing et communication au-delà de nos frontières. Et vous considérez la traduction de vos différents documents, textes, matériaux comme un surcoût et comme une étape supplémentaire, rallongeant d’autant la durée de vos projets.

Et si, ….(j’aime beaucoup commencer une phrase par ces deux petits mots…une approche permettant d’ouvrir les possibles et de s’affranchir au moins dans un premier temps des contraintes et limites établies, à tort ou non), Et si…, votre entreprise choisissait de considérer la traduction et ses outils/matériaux/processus associés comme un actif ou un atout, tous deux valorisables ? Un actif pouvant être valorisé ou utilisé très opérationnellement lors de la revente de votre entreprise, lors d’une étude de valorisation, lors d’une fusion avec une nouvelle entité, lors du recours à des nouveaux fournisseurs, distributeurs, revendeurs, …

Le propos n’est pas ici de donner des recettes ou trucs & astuces, le sujet est à analyser au cas par cas. Pourtant, voici quelques pistes pouvant être explorées :

  • Glossaires et terminologie : votre secteur est particulier, votre métier tout autant. Vous détenez (normalement, ou alors, commencez à vous pencher sur la question) des glossaires.  Ces glossaires reprenant à la fois des termes métiers utilisés couramment dans votre secteur mais aussi, des termes « maison » et vos propres choix parmi les différents termes ou expressions possibles.
  • Guide terminologique : vous intégrez des nouveaux collaborateurs. Vous disposez d’une agence de communication et/ou de RP, vous faites appel à une société de traduction…ce guide est  un cadre à fournir absolument. En résultent un gain de temps, un gain d’argent, un gain de cohérence.
  • Mémoire de traduction : ne parlons pas ici des documents de type communication, communiqué de presse, etc. Parlons uniquement des documents de formation (à vos outils, processus, produits), des guides d’instruction, des fiches produits, etc. Détenez-vous la mémoire des précédentes traductions ? Pouvez-vous apporter à vos fournisseurs de traductions la mémoire des précédentes traductions lorsque vous faites évoluer vos documents (V1, V2, etc) ou lorsque vous en créez de nouveaux ? Cette mémoire (associée aux outils ad hoc) vous permettra de réduire les coûts (grâce aux répétitions notamment), de réduire les délais et d’assurer la cohérence d’un document à un autre (notamment en cas de changement du traducteur ou relecteur).
  • Adaptation culturelle : il arrive très souvent que d’un contexte culturel à un autre, les entreprises doivent faire évoluer leur approche de communication, leur technique de formation, leur style de management. Qui dit contexte culturel différent, dit, pour un même texte source, un vocabulaire, des expressions, une organisation du texte cible différents. Ce savoir-faire, cette expérience est-elle formalisée quelque part ? Est-elle transmissible ?
  • Cours de langues et efficacité : vous financez des cours de langues à vos collaborateurs ? Comment cadrez-vous vos partenaires formateurs ? Que leur donnez-vous comme matériaux digestes pour orienter les formateurs et les outiller pour former vos collaborateurs dans un contexte métier ?
  • Animation des équipes multiculturelles et confrontation : faites travailler vos équipes multiculturelles sur « les mots de notre entreprise »…c’est à la fois un exercice « fun » mais aussi, riche en échange, confrontation et mise en cohérence. Le matériau en résultant sera un actif à transmettre aux futurs collaborateurs.
  • Culture d’entreprise et transmission : les mots sont importants. Le choix de ces mots est parfois imposé par la direction souhaitant donner une orientation culturelle à l’entreprise ou définir un positionnement face aux clients. Les mots de l’entreprise sont aussi souvent une résultante d’une culture interne qui s’est développée naturellement au cours des années. Si vous considérez cette culture comme un atout ou un actif pour votre entreprise, ne la négligez pas dans vos documents traduits. Et pour vous aider à transmettre cette culture et/ou ce positionnement, quoi de mieux que des matériaux (glossaire, guide terminologique, guide de style, etc.), complets, mis à jour régulièrement, bien organisés et transmissibles, pour outiller vos collaborateurs et vos projets.
  • ….

Et vous ne considérez toujours pas ce sujet « traduction » comme un actif potentiel ??….

Dans un premier temps…réduire des coûts et assurer la cohérence et la transmissibilité….Dans un deuxième temps, valoriser cet actif dans de nombreux contextes.

Cette première liste ne fournit que quelques pistes…. N’hésitez pas à réagir et à en proposer d’autres.

À qui confier une traduction en chinois ?

Traduction de qualité et réussite commerciale. Un bon exemple dans la BD avec Tintin

Une nouvelle traduction, en chinois et de qualité, de 22 albums de Tintin : une réussite commerciale assurée et un vrai bonheur retrouvé !

Tintin est assez populaire en Chine. Pour ceux qui connaissent un peu Pékin, un bar assez fréquenté ces dernières années, situé sur les berges du lac de Qianhai (berge Ouest) de Beijing, était totalement inspiré du Lotus Bleu. Voici une photo de la devanture où j’avais à l’époque fait figurer un petit Professeur Tournesol…

Les premières parutions officielles de Tintin en chinois en Chine datent d’une dizaine d’années, en 2001.  D’autres, pirates, sont beaucoup plus anciennes. Cette « première » traduction était en quelque sorte en avance sur son temps…il s’agissait d’une crowdslation (mot que nous avons eu plaisir de créer hier, en pleine créativité (!!!!)  et discussion avec un chef de projet , à partir de crowdsourcing et translation…). Cette crowdslation (et lui, le mot sera féminin…) donc avait été menée par une dizaine de traducteurs différents, s’étant partagé les albums entre eux et qui avaient traduit en chinois à partir de la traduction anglaise…du beau boulot (hum…)…mais qui a eu comme effet de diffuser très largement les albums dans toute la Chine…

Quelques perles ont été relevées dans les éditions précédentes :

Lors de la sortie en Chine de l’album Tintin au Tibet, (Info du journal Le Monde du 26 mai 2001), le titre calligraphié en Mandarin était bizarrement devenu : Tintin au Tibet chinois… Une erreur de traduction lourde de sens, qui a indigné et l’éditeur chinois a du corriger la traduction après avoir écoulé 10.000 ex tout de même.

Mêmes erreurs de traduction dans « Tintin au Tibet ». A la page 29, Tintin, arrivé à l’endroit de la catastrophe aérienne, a trouvé une poupée et dit au capitaine Haddock : « Dites, voyez ce que je viens de trouver… « ; Dans la version chinoise, cela devient : « C’est sans doute un cadeau que Tchang allait offrir à son beau-frère« .

Dans Tintin [« Les Cigares du pharaon »], à la page 57 : le Japonais Mitsuhirato dit à Tintin : « Je savais bien que tu donnerais dans le panneau « , ce qui veut dire bien sûr que Tintin tomberait dans le piège, mais on a traduit en chinois : « Je savais que tu irais te cacher dans le tonneau« 

A propos du Lotus Bleu encore, on trouve des informations « marrantes » sur le site Ramou (un de mes sites préférés pour entretenir mon chinois) :

C’est que le texte a été remanié et surtout écourté. On a supprimé le passage indiquant que les Chinois passent leur temps à inventer des supplices. Par contre, on a ajouté une justification (les petits bébés chinois que l’on jette à l’eau dès leur naissance parce qu’on ne peut les nourrir) et un commentaire (les Occidentaux croient que les Chinois [passent leur temps à manger] mangent des œufs pourris et des nids d’hirondelle… en réalité, il connaissent mal la Chine, ils connaissent mal le peuple chinois…).

Un extrait intéressant d’une interview de Monsieur Wang Bing­dong, Professeur de français à l’Université des Langues étrangères de Pékin, et nouveau traducteur de « Tintin » dans une interview à La Libre Belgique :

« La plus grande difficulté pour moi était évidemment de trouver des solutions pour faire passer en chinois les jeux de mots, les jurons du capitaine Haddock, les onomatopées et interjections, sans parler des deux langues inventées par Hergé, le syldave et l’arumbaya. Dans la version chinoise existante, ou bien l’on ignorait carrément ces difficultés ou bien on les traduisait n’importe comment. Je me suis livré à beaucoup de recherches et de documentation – un travail de fou ! – par exemple pour puiser des équivalents aux gros mots du capitaine dans le riche répertoire des imprécations chinoises. Pour « tonnerre de Brest« , j’ai trouvé « que le Ciel te châtie et que le tonnerre te frappe« ; et pour « mille sabords« ,  » que le ciel te maudisse mille fois, dix mille fois« .

Un autre problème majeur fut de traduire les références au dialecte bruxellois. Si Hergé a gommé certains aspects trop explicites des références belges ou bruxelloises au fil des années et des rééditions, nous trouvons encore dans la plupart des albums l’utilisation de ce dialecte, en général incompréhensible pour le lecteur étranger. Dans « Tintin au pays de l’or noir », le patronyme Bab El Ehr signifie ainsi « bavard » et le toponyme Bir El Ambik n’est rien d’autre qu’une sorte de bière belge. Fallait-il que j’essaie de rendre ces noms en chinois ? Il m’a semblé préférable de les transcrire en chinois sans les traduire. »

Cette nouvelle traduction redonne donc toute la saveur originelle des textes de Hergé. Même si ce projet s’insère comme souvent aujourd’hui dans une démarche « multi-canal » de diffusion (je fais allusion aux trois films en préparation et devant faire un raz de marée lors de sa sortie mondiale, fin 2011 (le premier des trois films de Steven Spielberg et de Peter Jackson sera basé sur l’album Le secret de la licorne, en 3D « of course »…), cette nouvelle traduction est une très bonne nouvelle et  a été  un projet complexe mais passionnant. Et pas de doute encore, ce type de traductions, littéraires, tout comme de nombreuses traductions commerciales, restent le privilège des traducteurs en chair et en os, qui doivent mettre toute leur expérience et sensibilité pour reproduire le sens profond du texte source. Tiens, et si on tentait de traduire un des albums de Tintin avec un logiciel de traduction automatique…une bonne soirée de larmes en perspective !

Note : Tintin en chinois s’écrit « 丁丁 », à cause de sa prononciation, en pinyin, « dīngdīng ».

Reproduction d’un article paru dans le Figaro d’hier sur le sujet :

La nouvelle édition en chinois de vingt-deux albums des Aventures de Tintin a été lancée ce week-end à Pékin.
Les éditeurs de la nouvelle traduction chinoise des œuvres d’Hergé tablent sur 3 millions d’exemplaires vendus par an.

Le plus célèbre des journalistes débarque de nouveau en terre chinoise, porté par une traduction entièrement nouvelle. La nouvelle édition de vingt-deux albums des Aventures de Tintin a été lancée ce week-end à Pékin et 830 000 exemplaires ont déjà été mis en place. Les Éditions Casterman et leur partenaire chinois China Children’s Presse and Publication Group (CCPPG) ambitionnent 3 millions d’ouvrages vendus chaque année. La sortie du Tintin de Steven Spielberg, prévue pour 2011, devrait renforcer l’engouement pour le mythique reporter.

Après des versions taïwanaises, à partir de 1980, et diverses publications pirates en Chine continentale, la première édition officielle est apparue en 2001. Elle a permis de vendre plus de 2 millions d’albums. Mais elle était imparfaite, voire franchement médiocre selon les titres. La traduction, réalisée par une dizaine de personnes différentes, s’était faite depuis la version anglaise, d’où une double interprétation. Cette fois-ci, l’ensemble de la traduction a été confié à un universitaire et professeur de français, Wang Bing­dong, qui a fait un travail remarquable. L’histoire de cet homme érudit et délicieux est en elle-même étonnante. Fan depuis longtemps du « Tintin chinois », San Mao ou « Trois Poils », un personnage assez proche, il n’a découvert réellement Tintin qu’en 2001 à l’âge de 66 ans. « Coordonnant un ouvrage sur la Belgique, je me suis trouvé obligé d’écrire l’article sur Tintin, n’ayant pas trouvé de spécialiste en Chine, confie-t-il, du coup, on m’a remarqué et contacté pour cette nouvelle aventure éditoriale. »

Wang Bingdong a donc laissé de côté la version anglaise où les Dupond-Dupont étaient devenus les Thomson-Thompson, pour repartir du texte originel en français. Trois années de travail, avec de belles suées pour traduire les magnifiques jurons du capitaine Haddock. Non que le chinois soit, comme bien des langues, pauvre en injures, mais il fallait trouver des équivalents les plus fidèles possibles. « Tonnerre de Brest » est devenu « Que le Ciel te châtie et que le tonnerre te frappe ! », « Mille sabords » se traduit par « Que le ciel te maudisse mille fois, dix mille fois ». Il a fallu aussi tropicaliser les onomatopées et autres interjections. « Plouf » devient « putong ». « Tout est un problème d’usage langagier et de connotation sociocultu­relle, explique Wang Bing­dong, et j’ai rétabli certains patronymes et toponymes. » Milou ne s’appelle plus Snowy, pas plus que Moulinsart ne se lit Marlinspike Hall.

« Réel souci de documentation »

Au-delà des deux albums Le Lotus Bleu et Tintin au Tibet, la Chine a profondément marqué Hergé. « Avant Le Lotus Bleu, Hergé travaillait dans l’insouciance et l’improvisation, sans craindre de reprendre les clichés de la littérature populaire, rappelle Louis Delas, directeur général de Casterman. Après, il a changé sa méthode de travail, avec un réel souci de documentation. » Entre-temps, il y a eu la fameuse rencontre avec Tchang Tchong-jen, étudiant chinois à l’Académie des beaux-arts de Bruxelles, qui va lui donner les clés de la vraie Chine. On connaît la suite, Tchang intégré à l’aventure même de Tintin, jusqu’à devenir le seul être à faire pleurer le reporter.

Tintin et son charme suranné ont-ils une chance de séduire une Chine hyper­active et fascinée par tout ce qui est moderne ? « Oui, car Tintin est assez connu des Chinois, même s’il arrive derrière Disney ou les mangas japonais, estime Pierre Justo, le plus grand collectionneur de Tintin en chinois, et ce qui est amusant, c’est qu’une grande majorité de Chinois sont persuadés que Tintin est français… » Ne manquent à cette nouvelle collection chinoise que Tintin et l’Alph-Art et, surtout, pour des raisons évidentes, Tintin au pays des Soviets.

(Arnaud de La Grange)

Autres sources : Ramou.net & La Libre Belgique &

Le plus vieux métier du monde…la traduction

Le plus vieux métier du monde…la traduction

Un livre passion qui déborde d’amour pour les mots : Dictionnaire amoureux des langues, de Claude Hagège.

L’amour des mots, la richesse des dialectes, les nuances et interprétations nombreuses….ah si nos clients pouvaient avoir conscience de la difficulté de « la belle traduction » (au sens du bel ouvrage) et des compétences que le traducteur doit réunir pour trouver la meilleure formule, le mot juste, celui qui fait mouche.

Pour ceux qui ne connaissent pas Claude Hagège, quelques infos ici et ici.

Je reproduis ici l’introduction de l’article : Claude Hagège a raison de s’élever, dans un bref instant de colère, contre cette idée reçue, fausse et machiste, que la prostitution – mot qui lui fait horreur et qu’il n’écrit même pas – serait le plus vieux métier du monde. C’est à la traduction qu’échoit logiquement cet honneur. Sinon, comment les premiers hommes nomades auraient-ils communiqué ?

La traduction : le plus vieux métier…et le plus durable ?