Blog

L’achat de traduction : quand la réalité dépasse l’entendement…

23 Juil 2009 | Métier

Récit récent…d’un échange avec un acheteur de traduction.

Nous avons reçu récemment une demande de devis via une plateforme de devis, pour une traduction d’un site immobilier dans la région de Créteil en Ile-de-France.

Ayant appelé l’agence immobilière en question dans les 2h suivant la mise en ligne de leur demande, et ayant laissé nos coordonnées complètes, avec promesse de leur part que l' »acheteur » en serait notifié et que nous serions rappelé, je n’ai relancé que 2 jours plus tard pour venir aux nouvelles.

Aujourd’hui, la personne en charge de l’achat m’a répondu au téléphone en m’indiquant qu’elle avait déjà reçu une dizaine de devis, mais que nous pouvions toujours lui en envoyer un aussi. S’apprêtant à raccrocher, j’ai eu le temps de lui demander en quoi consistait leur projet (ce n’était pas précisé sur la plateforme de devis) et d’apprendre qu’ils souhaitaient traduire leur site vers l’anglais.

Le site en question contient d’innombrables annonces immobilières à traduire – gérées dynamiquement à partir d’une base de données – et des pages par dizaines, j’ai donc naturellement demandé s’il était possible d’obtenir une extraction des textes, ou la liste des URL à traduire, la cliente m’a indiqué « on m’a déjà posé la question, vous ne croyez pas que j’ai le temps de compter tous les mots dans mon site!! » suite à quoi elle m’a salué et a raccroché.

Ce comportement, heureusement très peu fréquent, pose plusieurs problème pour ce projet de traduction :

– la dizaine de devis déjà reçus par le prospect portent probablement tous sur des volumes à traduire différents, le client n’ayant donné aucune indication précise de ce qui est à traduire, il lui sera donc impossible de comparer à prestation égale les devis. En général, Trad Online arrive à résoudre la question en quelques minutes si nous sommes mis en relation avec l’informaticien/webmaster en charge des sites à traduire (les extractions étant en réalité très rapide/simple à réaliser sur l’écrasante majorité des systèmes actuellement utilisés).

– le prospect n’a pas non plus connaissance du format de traduction qui sera demandé : une extraction au format Word, Excel, texte ? Ou une traduction des fichiers Web directement ? Voire une extraction XML ou autre pour la traduction des annonces : toutes ces options représentent des coûts différents. Un devis se doit d’en faire état.

– l’achat est visiblement uniquement axé « prix », aucune question n’ayant été posée sur les références en immobilier : il est nécessaire pour l’acheteur de se renseigner sur la qualité à laquelle il peut s’attendre (est-il en face de personnes ayant la compétence ou pas? ce qui à prix égal peut changer beaucoup de choses).

– enfin, le prestataire retenu sera probablement le moins « cher », mais aura probablement sous-estimé le volume à traduire, et devra soit demander une rallonge, soit rogner sur la relecture/contrôle qualité…dans les deux cas, le client y perd.

Conclusion : l’acheteur en traduction doit accepter l’échange avec le prestataire de traduction (même si c’est hors compétence pour lui, on peut rapidement comprendre en échangeant) afin de définir suffisamment clairement son besoin et le périmètre de son projet, faute de quoi demander un devis, pour un projet complexe, peut aboutir à des situations difficiles à gérer (budget estimé par le prestataire trop faible, etc). En général, face à un chef de projet compétent, l’échange peut être rapide et efficace, et faire gagner beaucoup de temps, d’argent et d’énergie à l’acheteur.