Dans le cadre d’un projet de traduction pour Criteo, TradOnline a repoussé toujours plus loin les limites de l’impossible sans sacrifier la qualité. Fin 2014, nous avons été contactés pour une mission très spéciale : traduire un document de500 mots en plusieurs langues. Jusque-là, rien d’inhabituel me direz-vous. Nous parcourons la liste des langues demandées. Et là, je crois que nous avons recompté plusieurs fois pour être sûrs : 32 langues ! Dont certaines particulièrement rares pour nous : vietnamien, grec, estonien, bulgare, hébreu…
64 traducteurs, 32 langues, 1 semaine, et la meilleure qualité possible
Notre processus qualité est clair et immuable : sauf accord particulier avec notre client, nous procédons systématiquement à une traduction suivie d’une révision par un 2e traducteur. Ce qui, si vous avez bien suivi, représente une équipe de 64 traducteurs à gérer… en une semaine. Techniquement une traduction de ce volume ne prend que quelques heures (et environ 30 minutes pour la relecture), mais il nous fallait être sûrs de la disponibilité de nos traducteurs préférés – surtout dans les langues rares où notre équipe est volontairement réduite, étant donné que nous les sollicitons très peu de fois par an. Nous avons donc considéré qu’une semaine était un délai raisonnable pour livrer la meilleure qualité possible, avec les bonnes personnes, dans toutes les langues.
A cœur vaillant rien d’impossible, nous procédons donc immédiatement à la mise en place d’une organisation adaptée. Pour ne pas surcharger une seule personne, 2 chefs de projet ont travaillé côte à côte, ce qui est inhabituel mais a très bien fonctionné : les langues ont été divisées en deux listes, et chaque chef de projet a pris en charge 32 traducteurs. Mais même en répartissant le travail ainsi, il est courant que les contenus nécessitent une petite explication de texte, et l’on peut être certain qu’une question posée par un traducteur sera posée 31 fois par tous les autres si l’on ne réagit pas assez vite, car ceux-ci vont forcément se heurter aux mêmes difficultés. Or parfois nous n’avons pas de réponse immédiate à fournir, et les questions peuvent affluer les unes après les autres !
Notre arme secrète pour ce type de projet est notre abonnement à Google Apps for Work, dont nous utilisons essentiellement la fonction Documents. Nous mettons en place un fichier partagé entre tous les traducteurs et notre client. Ce document devient le seul espace où les questions peuvent être posées, ceci permettant de prévenir une avalanche d’emails (imaginez juste 4 petites questions, multipliées par 64 traducteurs). Les questions sont modérées par le chef de projet, qui devient ici un grand chef d’orchestre et se charge de relancer les uns et les autres quand il y a un blocage ou une ambiguïté.
Aujourd’hui, nous sommes plutôt fiers d’avoir mené cette mission à bien, et à ce jour Criteo détient le record du nombre de traductions demandées en parallèle. Seul petit regret, deux langues ont été oubliées et nous ont été demandées deux semaines plus tard pour ce même contenu ; nous aurions pu amener le record à 34 ! En tout cas si nous dépassons 32 langues au cours d’un prochain projet de traduction, promis nous vous consacrerons un article. Mais ne vous bousculez pas trop quand même.
Loïc, tu es chef de projet chez TradOnline et tu gères notamment des projets complexes nécessitant l’utilisation d’un outil de TAO. Aujourd’hui tu vas répondre à quelques questions que se posent nos clients concernant l’outil de traduction assistée utilisé chez TradOnline, à savoir MemoQ, ainsi que les « mémoires de traduction » que nous évoquons souvent dans nos échanges.
Qu’est-ce qu’un outil de TAO ?
TAO est l’acronyme de Traduction Assistée par Ordinateur. Il ne s’agit en aucun cas d’un outil de traduction automatique, mais d’un logiciel d’aide à la traduction, dit à mémoire de traduction. Cet outil prend en compte la récurrence de mots, une mémoire de traduction, ainsi qu’un glossaire pour assurer une cohérence terminologique et syntaxique. Parmi les logiciels les plus couramment utilisés, on peut citer notamment SDL Trados, Wordfast ou encore memoQ.
TM (translation memory) versus glossaire, quelle différence ?
Une mémoire de traduction est une base de données contenant des segments de texte source, et son équivalent vers une autre langue. Elle permet de stocker des segments de phrase et de les réutiliser.
Contrairement à la mémoire de traduction, le glossaire est multilingue. C’est tout simplement un lexique d’un ou plusieurs mots spécifique à un projet, qui vont aider le traducteur. Ex : Display advertising > publicité Display
Quel est l’intérêt pour TradOnline et pour le client d’utiliser MemoQ ?
Il permet de calculer le volume de mots au sein d’un ou plusieurs fichiers, de manière rapide, pour tout type de fichiers.
Il permet de traiter rapidement de gros volumes de traduction, avec plusieurs traducteurs en simultané, tout en conservant une cohérence terminologique, et en respectant le style le plus approprié grâce à la mémoire, et au glossaire.
Il permet de réduire le coût de la traduction grâce à la mémoire, si des précédents projets ont été réalisés, et de bénéficier d’un tarif très avantageux sur le volume de répétitions (segments ou phrases revenant plusieurs fois sur un ou plusieurs documents).
Il permet de traduire facilement tout type de fichier : HTML, PHP, fichiers Excel avec contenus html/css. Grace à certaines règles de filtrage (en écartant les variables à ne pas traduire), le traducteur peut se concentrer uniquement sur son métier qu’est la traduction, et cela permet de gagner du temps en instructions/formations, tout en évitant des multiples erreurs.
Je suis client d’une agence de traduction X et je veux travailler avec TradOnline, mais sans perdre mes actifs linguistiques. Que faire ?
Deux options possibles.
Si votre agence effectuait les traductions via un outil de TAO, il vous sera possible de leur demander de vous transmettre la mémoire au format TMX, un format compatible avec de nombreux outils de TAO. Nous pourrons ainsi réimporter tous vos actifs linguistiques.
Si ce n’est pas le cas, il sera toujours possible de constituer une mémoire de traduction à partir des documents déjà traduits. Il nous faudra simplement disposer des contenus sources, et des contenus cibles, et effectuer un alignement de ces fichiers.
Merci Loïc pour toutes ces réponses. Grâce à toi je pense que nos clients y voient un peu plus clair sur le sujet !
N’hésitez pas à vous rendre sur notre blog et consulter nos autres interviews.
Notre logiciel de TAO considère que le segment 2 est une répétition à 88% du segment 1. Si on applique le tarif prévu pour les répétitions a 88%, voici le prix pour un tel travail :
Si X est le prix au mot, le coût du segment 1 est de 9X et celui du segment 2 : (70%*9)X = 6.3X
Cas 2 : le client aura au préalable « explosé » le contenu de la cellule « description » en 5 colonnes
Ici, dans la ligne 2 nous avons uniquement des répétitions parfaites dans les colonnes A-B-C-D et un mot nouveau dans la colonne E.
Si X est le prix au mot, le coût du segment est de 9X et celui du segment 2 : (30%*8)X + X = 3.4x
En travaillons votre fichier en amont pour augmenter les répétitions vous ne payez plus que 3.4X votre segment répété contre 6.3X dans le cas d’un fichier non travaillé, soit presque 2 fois moins !
Donc si cette manipulation est envisageable de votre côté à moindre frais et que vos produits comportent énormément de répétitions, alors n’hésitez plus à les « bricoler ».
Par ailleurs, si votre fichier comporte un grand nombre de cellules dupliquées sur des centaines de lignes dans votre fichier Excel, une autre solution est envisageable pour faire encore baisser la facture.
L’optimisation proposée ici concerne toutes les colonnes où il y a peu de « valeurs uniques » (moins de 50 nouveaux segments), qui sont dupliquées sur des centaines de lignes. Auquel cas une traduction de ces 50 valeurs et un petit traitement de rechercher-remplacer AVANT d’importer le fichier dans notre outil de TAO est comparativement plus rapide, donc moins cher qu’un traitement dans l’outil de TAO. Il arrive que nous puissions proposer la gratuité sur les occurrences répétées dans ces colonnes-là.
Cette option-là sera proposée par le chef de projet s’il l’estime possible. Cette solution ne nécessite aucun traitement spécifique de la part du client.
N’hésitez pas à nous contacter pour plus d’informations sur cette solution !
Cette semaine, nous vous proposons de découvrir les coulisses d’une traduction de jeux vidéo. C’est un domaine très spécifique et vous allez comprendre pourquoi !
Le marché des jeux vidéo ne cesse de croître et les entreprises du secteur ne cessent de développer de nouveaux produits hautement technologiques. On dit même que ce secteur représente la première industrie culturelle au monde, devançant ainsi le cinéma ou la musique ! Le jeu vidéo est devenu un loisir de masse : un européen sur trois est adepte de la console…
Nous nous intéressons ici au processus et aux différentes contraintes liés à la traduction d’un jeu. Mais attention, il ne s’agit pas simplement de traduction mais bien de localisation, ce qui est beaucoup plus délicat !
Quelles sont les étapes de la traduction d’un jeu ?
Comme toujours dans la traduction, on travaille à flux tendus avec des délais extrêmement serrés, car il faut souvent récupérer le retard pris sur les étapes pré-traduction.
La traduction s’effectue généralement à partir de textes anglais, au préalable traduits du japonais (la plupart des jeux viennent du Japon).
Le projet commence avec la traduction des messages OST (on-screen text), également appelés ingame, ce qui inclut les menus, l’interface du jeu, les boîtes de dialogue, les messages d’erreur, d’aide et d’information, et dans certains cas les sous-titres des dialogues. La traduction doit être claire et concise, car ce sont les textes qui apparaîtront à l’écran et l’espace disponible est généralement très réduit. Le traducteur doit souvent jongler entre le manque de contexte et la restriction de caractères, et utilise parfois des abréviations voire raccourcit certains passages. Cela s’applique particulièrement à la Nintendo DS qui dispose d’un écran réduit.
La traduction du script, la plus créative des étapes
La traduction du script audio arrive généralement après ou alors peut être faite en simultané avec le OST. Le traducteur doit alors savoir si les textes seront enregistrés (doublés) ou s’ils seront intégrés à l’écran avec des sous-titres. Dans le cas d’un texte destiné au doublage, le traducteur devra faire très attention à la fluidité et à la bonne prononciation de son travail.
La traduction d’un script audio exige donc un très fort degré de créativité. Cette créativité se reflète non seulement dans l’adaptation des dialogues, mais aussi dans l’adaptation des noms des personnages, des toponymes, des chansons, des fêtes propres à chaque culture, des noms d’armes, etc. Ces termes sont parfois des jeux de mots dans le texte d’origine qui doivent être maintenus dans la mesure du possible dans le texte final.
Si des éléments pouvant choquer le pays visé par la traduction apparaissent dans le jeu, c’est le rôle du traducteur natif d’en faire la remarque à son client. Sony aurait peut-être pu éviter de devoir retirer l’un de ses jeux du marché s’ils avaient fait appel au bon traducteur. (Produit comportant des références au Coran)
Dernier point à prendre en considération par le traducteur, et pas des moindres : le système de classification par âge PEGI (Pan-European Game Information, système européen d’information sur les jeux). Le traducteur devra adapter son vocabulaire selon la tranche d’âge ciblée par le jeu.
Dernière étape : le packaging et la notice
Arrive en fin de projet la traduction du manuel du jeu. Le traducteur doit faire en sorte que les instructions transmises au joueur soient précises et cohérentes, et surtout, il doit respecter scrupuleusement deux types de terminologie différentes : la terminologie constructeur (PS3, Xbox, Wii, DS, PC, etc.), et la terminologie du client, qui est souvent l’éditeur du jeu. Le manuel est très souvent accompagné du dos de boîte, ou « BoB » (« Back of box »). Il s’agit du texte qui sera imprimé sur la boîte du jeu. Le traducteur doit trouver la bonne formulation, le slogan qui suscitera l’intérêt immédiat du futur acheteur. Le traducteur fait également du marketing !
Petite confidence : s’il n’est pas nécessaire d’aimer la nature pour traduire un communiqué de presse pour CDC-Climat, en revanche les traducteurs spécialisés dans le domaine des jeux vidéo sont souvent des passionnés eux-mêmes. Il faut être un peu geek pour travailler sur ce type de projets 😉
Il existe à travers le monde de nombreuses associations et regroupements de traducteurs et interprètes indépendants, mais à quoi servent-ils ?
Défendre les droits des traducteurs
Contrairement au Canada ou à l’Allemagne, en France le métier de traducteur n’est pas réglementé et n’importe quelle personne maîtrisant plus ou moins bien une langue étrangère peut se déclarer traducteur du jour au lendemain. Aucun Ordre ni Conseil ne défend la profession en cas de litige ou de problème de déontologie. Les associations et regroupements de traducteurs ont donc comme première mission de défendre les droits des traducteurs indépendants et de soutenir ces derniers lors de possibles conflits, en leur proposant des conseils et une protection juridiques gratuits.
Se former tout au long de sa vie
Le monde de la traduction est en constante évolution et les traducteurs doivent se former toute leur vie s’ils veulent être à jour avec les nouvelles technologies, dépoussiérer leur style d’écriture et faire avancer leur entreprise.
Les associations de traducteurs proposent à leurs membres des formations professionnelles et des conférences à des tarifs préférentiels ainsi que des partenariats avec des associations à l’étranger (ex : réseau franco-anglais, franco-allemand). Cela leur permet non seulement de continuer à se former, mais également de rencontrer de nouveaux collègues et d’échanger. Contrairement aux idées reçues, les traducteurs ne sont pas des personnes isolées et possèdent un réseau de collègues indépendants avec lesquels ils apprécient se retrouver lors de formations.
Être visible
Pour être traducteur freelance, il est nécessaire d’avoir un minimum de sens commercial afin de faire connaître son activité et de signer de nouveaux contrats. Faire partie d’une association peut aider les traducteurs en cela car celle-ci leur permet de figurer dans leur annuaire en ligne et d’avoir accès à des listes de diffusion. Ils peuvent donc être contactés directement par une agence de traduction, via le site de l’association. Ils ont également la possibilité d’apposer une pastille « membre » sur leurs CV, cartes de visite, ce qui est un gage de sérieux.
En France, c’est la Société Française des Traducteurs (connue sous l’acronyme SFT) qui est l’association de traducteurs la plus importante. Elle a été créée en 1947 et regroupe plus de 1 400 membres. Elle promeut les métiers de la traduction, propose des formations tout au long de l’année et entretient des liens avec les écoles de traduction et les universités.
À TradOnline aussi, nous continuons de nous former ! Pour en savoir plus, consultez notre page sur la SEO.