Il y a deux semaines, nous vous présentions la langue des signes française, une langue à part entière signée en France par plus de 100 000 personnes sourdes ou malentendantes. Malheureusement, cette langue n’est que peu pratiquée en dehors de la communauté sourde. Dans les administrations françaises, dans les entreprises, dans la sphère privée, peu de personnes la pratiquent.
Afin de permettre aux personnes sourdes et malentendantes de comprendre et de s’exprimer des interprètes sont nécessaires. Tout comme deux personnes ne parlant pas la même langue nécessitent des entremetteurs.
Interprète LSF : un métier récent qui se structure petit à petit
Les interprètes LSF permettent à deux communautés linguistiques, les personnes entendantes et les personnes sourdes, de pouvoir communiquer, chacune dans sa propre langue. Historiquement, ce sont les membres de la famille d’une personne sourde qui jouaient ce rôle d’interprète. Aujourd’hui, c’est encore souvent le cas (on peut le voir dans le film la Famille Bélier d’ailleurs).
Avec la fin de l’interdiction de la langue des signes et la création d’écoles d’interprètes, le métier d’interprète LSF se professionnalise depuis une vingtaine d’années. La formation d’interprète en LSF est une formation spécifique, qui inclue des notions linguistiques, des notions d’interprétariat et qui nécessite une grande gymnastique de l’esprit et une grande concentration. En effet, tout comme les interprètes de langues orales, l’interprète LSF est un professionnel linguistique.
Toute personne qui connait la langue des signes ne peut pas se définir interprète en langue des signes, loin de là. Il est donc très important que le métier d’interprète soit protégé et reconnu.
Aujourd’hui 400 interprètes en langue des signes française sont diplômés en France. Il semble qu’il faudrait 3000 interprètes pour pallier aux besoins de traduction.
Quelles études pour devenir interprète LSF ?
Pour devenir interprète LSF, il faut donc passer par une école d’interprétariat en langue des signes française. L’association française des interprètes et traducteurs en langues de signe, AFILS, reconnaît 5 diplômes, 5 masters d’interprète en langues des signes (Paris 3 et Paris 8, Rouen, Lille 3 et Toulouse). Ces masters sont accessibles pour toute personne ayant une licence et ayant une bonne culture générale, une excellente maîtrise du français et de la LSF. En effet, durant la formation, les élèves n’apprennent pas la LSF mais apprennent toutes les techniques d’interprétariat, notamment les techniques d’interprétation consécutive et d’interprétation simultanée. Une sélection est faire pour vérifier que chaque candidat sait s’exprimer correctement en LSF. Il est donc primordial d’apprendre la langue des signes au préalable. Suite à l’obtention du diplôme, l’interprète LSF peut travailler en tant que salarié ou à son compte.
Retrouvez très prochainement notre interview de Stéphan Barrère, interprète en langue des signes française. Nous en apprendrons plus sur le rôle et les interventions des interprètes.
En tant qu’agence de traduction, nous évoluons dans le monde des langues. Nous gérons de nombreux projets de traduction dans plus de 50 langues. Bien sûr, nos clients nous demandent plus souvent de traduire leur projet du français vers l’anglais ou de l’anglais vers l’italien, mais nous traduisons également vers les langues scandinaves, asiatiques ou arabes. Il nous est même arrivé de traduire vers le tagalog (dialecte philippin).
Nos interprètes interviennent également très régulièrement pour de l’anglais, de l’allemand, de l’espagnol ou de l’italien. Bref, les langues sont notre quotidien.
Cependant, il y a une langue que nous connaissons beaucoup moins au sein de l’équipe de TradOnline. Elle est pourtant utilisée par plus de 100 000 personnes en France. Non, je ne parle ni de l’alsacien, ni du basque, ni du breton. Vous donnez votre langue au chat ? Oui ?
Je parle de la LSF ! La quoi ? La LSF, la langue des signes française. La langue des signes française est utilisée par les personnes sourdes et malentendantes. Elle est parlée, ou plutôt signée, par 100 000 à 200 000 personnes en France.
Les origines de la langue des signes française
La LSF s’est établie naturellement au sein de familles ayant un ou plusieurs membres sourds.
En 1760, l’abbé Charles Michel de l’Epée devient le précepteur de sœurs jumelles sourdes et qui communiquent entre elles et avec leur entourage grâce à des signes. En côtoyant ces sœurs jumelles, l’abbé apprend les signes. Par la suite, il décide d’accueillir d’autres personnes sourdes : l’Institut national des jeunes sourds est alors créé. Il élabore également un alphabet signé avec les deux mains permettant aux sourds de communiquer, mais ce sont surtout les personnes sourdes elles-mêmes qui ont enrichi petit à petit la langue.
En 1880, lors du 3ème congrès international pour l’amélioration du sort des sourds-muets à Milan, la langue des signes est interdite au profit d’un enseignement oral. Malgré cette interdiction, la langue des signes ne disparaît pas et continue de s’enrichir au fil du temps.
Il faut ensuite attendre 1991 et la loi Fabius pour qu’un enseignement bilingue français – LSF soit favorisé. Enfin c’est la loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées qui va reconnaître la LSF comme une langue à part entière. La LSF est aujourd’hui un pilier important de l’identité de la culture sourde.
La LSF une langue en trois dimensions
La LSF est une langue à part entière, comme le français ou l’espagnol. Elle possède son propre alphabet et sa propre grammaire. Son alphabet est appelé alphabet dactylologique et est utilisé pour épeler les noms propres et les mots n’existant pas en langue des signes.
La LSF est une langue visuelle et sa grammaire est en trois dimensions : il est possible d’exprimer plusieurs idées simultanément. Nous ne nous attarderons pas aujourd’hui sur cette grammaire, mais voici quelques clés pour mieux comprendre le fonctionnement de la LSF :
L’expression du visage indique le sens de la phrase : le signeur peut, par exemple, froncer ses sourcils pour indiquer qu’il pose une question.
Il n’y a pas de conjugaison en LSF, mais une ligne du temps. Le signeur situe l’action perpendiculairement à lui-même : derrière l’épaule le passé, au niveau de son corps le présent, devant lui le futur.
L’ordre des mots n’est pas calqué sur celui du français : temps + lieu + sujet + action.
Les signes de la LSF
Comme beaucoup de langues, la langue des signes française s’enrichit quotidiennement. Les signes peuvent :
Venir du mime. On les appelle les signes iconiques.
Être influencés par la langue française.
Êtres inventés.
Tentés par la LSF ? Voici une vidéo pour effectuer vos premiers pas !
https://www.youtube.com/watch?v=pYFcZpGugXc
La LSF en France, et ailleurs ?
Il n’y a pas de langue des signes universelle ; il en existerait même plus de 100. Elle est cependant en formation par les associations de langue de signes mondiales. Entre les différentes langues de signes, la grammaire présente des similarités, mais le vocabulaire est très différent d’une langue à l’autre.
Voici une liste de langues des signes :
langue des signes américaine (ASL) ;
langue des signes britanniques (BSL) ;
langues des signes belges (LSFB) ;
langue des signes québécoise (LSQ) ;
langue des signes japonaise ;
langue des signes coréenne ;
etc.
Découvrez les différences entre les différentes langues des signes dans cette vidéo :
Mais alors, si la langue des signes est une langue à part entière, existe-t-il des interprètes LSF/français ?
Hello Marina, peux-tu nous expliquer ton parcours professionnel de traductrice ?
Salut ! Oui, bien-sûr.
J’ai commencé mon parcours professionnel de traductrice deux ans après avoir fini mes études. J’ai travaillé comme traducteur freelance pour une agence de ma ville, Grenade, et en 2014, j’ai été engagée par TradOnline, pour qui je fournis, entre autres, des services de traduction vers l’espagnol depuis l’anglais et le français. J’ai réalisé différentes demandes pour divers secteurs, tels que tourisme, marketing, technique, légal ou encore religion. Grâce à cette agence, j’ai aussi eu l’opportunité de co-traduire un livre.
Quels outils de TAO as-tu l’habitude d’utiliser pour ton travail ?
Au début, je me servais de Trados, dont j’ai appris l’usage à la faculté. Après, j’ai commencé à utiliser MemoQ, outil très semblable au premier mais qui a d’autres avantages : comme son interface utilisateur simple et intuitive et la prévisualisation du texte cible (une fonctionnalité très utile pour comprendre la structure du texte). J’apprécie aussi le fait de pouvoir travailler ‘en ligne’ (dans le cadre d’une collaboration avec une agence) : en me connectant au serveur avec mes identifiants, je peux accéder aux mémoires de traduction et aux glossaires sans avoir besoin de les télécharger sur mon ordinateur. J’aimerais également souligner la réactivité du service client, qui propose dans les plus brefs délais la solution aux possibles doutes ou problèmes rencontrés lors de l’utilisation de cet outil.
Quel est l’intérêt pour toi d’utiliser un tel outil ?
Avec un outil de TAO, le traducteur gagne du temps et peut garantir une cohérence terminologique et rédactionnelle dans son texte cible.
Quel est l’apport de la mémoire de traduction pour un(e) traducteur(trice) ?
C’est un grand apport. Une mémoire de traduction aide le traducteur à connaître quels termes ou expressions utiliser, à garder une cohérence textuelle et à augmenter sa productivité. Ne pas avoir à réécrire des mots ou phrases qui sont déjà apparus dans le texte à traduire, c’est d’une utilité énorme.
L’utilises-tu pour chaque projet de traduction ?
Pas pour tous. Les outils TAO sont adaptés pour des projets plutôt techniques où il y a des termes ou segments récurrents. Pour des textes à contenu littéraire ou marketing, où la créativité et la richesse lexicale jouent un rôle essentiel, ce type d’outils n’apporte aucune valeur ajoutée.
Donc, pour des textes techniques, légaux, économiques, médicaux et pour la localisation des sites web, c’est une ressource à prendre absolument en compte. Pour ces derniers, on peut appliquer des filtres pour que les codes n’apparaissent pas et que l’on puisse traduire seulement le contenu.
Quel conseil peux-tu donner à un client qui souhaite créer une mémoire de traduction ?
Je l’orienterais sur les types de mots ou structures à inclure dans la mémoire et l’emplacement à partir duquel les extraire (titres, tables…). Je lui demanderais aussi les mots ou termes les plus utilisés dans les documents de l’entreprise et s’il a des glossaires déjà créés, par exemple. Pour finir, j’insisterais sur les avantages d’une mémoire de traduction par rapport à la qualité et au prix du travail.
A mesure que nous avançons dans l’ère numérique, et que Google et Wikipédia deviennent des béquilles nous disant qui a fait quoi pour pallier à nos mémoires et niveaux de concentration défaillants (probablement à cause de notre usage intensif de Google et Wikipédia par ailleurs), une mémoire de traduction est un excellent exemple permettant d’extrapoler de manière philosophique ce que représente la notion de mémoire idéale.
Mais aujourd’hui, je ne vais pas vous délecter de ce débat. A la place, je vais vous faire découvrir la beauté des mémoires de traduction.
Que sont les mémoires de traduction ?
En bref : ce sont des dictionnaires vivants de segments (expressions ou phrases), qui forment la base de tout bon outil de TAO. Voici la partie la plus intéressante : elles aident les traducteurs à passer moins de temps à traduire, et vous aident à dépenser moins d’argent dans des traductions.
Pour plus d’information vous pouvez consulter cet article.
Le cas de Kiabi
Pour notre client Kiabi, nous utilisons exclusivement notre outil de TAO MemoQ pour les deux raisons mentionnées ci-dessus. Kiabi est un excellent exemple car les sites e-commerce s’accordent très bien avec les mémoires de traduction. Nous recevons un volume plutôt important chaque semaine : 5 fichiers par langue, à traduire en 3 langues (anglais, espagnol et russe), soit 15 fichiers par semaine d’un volume compris entre 500 et 4000 mots par document, plus ou moins. Ceci nécessite de faire intervenir plusieurs traducteurs et de trouver un moyen de maintenir l’homogénéité entre leurs différentes traductions – c’est là que la mémoire de traduction entre en jeu (parallèlement au glossaire, ou base de termes). Nous importons les fichiers Excel dans MemoQ qui effectue une analyse, et scinde les descriptions de produit en segments faciles à traiter. Si la traductrice A reçoit une traduction qui inclut un segment préalablement traduit par la traductrice B, la traductrice A saura qu’elle doit garder la même traduction (pour l’homogénéité), et elle ne passera pas de temps à retraduire ; c’est ainsi que l’on économise l’argent du client, sans parler du temps de toutes les parties. Plus spécifiquement dans le cas de Kiabi, quand les noms de produit et éléments descriptifs se répètent (ce qui est souvent le cas), le client dépense moins pour ceux-ci.
Globalement, 30 à 40% des segments dans un seul document représentent des répétitions ou très bonnes correspondances (autrement dit, des traductions précédentes que le logiciel reconnaît comme étant des phrases du « dictionnaire » presque parfaites). Ces segments requièrent une attention minimale de la part du traducteur. Les 60-70% restants à traduire sont facturés normalement. C’est ce qui se produit quand la mémoire de traduction grandit : on obtient un bon pourcentage de segments facturés à un tarif réduit. Les traducteurs bénéficient ainsi de davantage de temps à consacrer à d’autres projets ; c’est un scénario gagnant-gagnant. Evidemment, il existe des situations pour lesquelles une mémoire de traduction ne répondra pas à vos besoins, mais elles sont utiles dans de nombreux cas de figure aussi n’hésitez pas à nous demander conseil et nous vous aiderons à découvrir de nouvelles possibilités.
Est-ce que vous seriez prêt à tester les outils de TAO et mémoires de traductions maintenant que vous avez lu cet article ?
N’hésitez pas à nous laisser un petit commentaire !
Les agences de traductions ont toutes des politiques différentes concernant les mémoires de traduction (TM).
Pour certaines, la mémoire de traduction appartient au client alors que pour d’autres, elle leur appartient.
De ce fait, certaines agences livrent systématiquement à leurs clients une mémoire sous format TMX lors de la livraison d’un projet. D’autres la livrent gratuitement, mais uniquement sur demande du client. Certaines facturent l’envoi de la TM à leur client alors que les plus extrémistes n’acceptent de livrer cette mémoire sous aucune condition !
Pourquoi de telles différences ?
Les outils de Traduction Assistée par Ordinateurs (TAO) permettant la mise en place de mémoires de traduction ne datent pas d’hier, et si le but initial était de pouvoir aider les traducteurs à harmoniser leur travail d’un projet à un autre, il s’est vite avéré que ces outils permettaient aussi de faire réaliser de réelles économies à qui savait les utiliser!
L’un des premiers outils de TAO du marché nécessitait que chaque traducteur achète sa propre licence pour qu’il puisse l’utiliser. Partant du principe que ce traducteur avait réalisé un investissement personnel considérable on admettait également que son utilisation puisse lui faire gagner en temps et en coût sans répercutions pour l’agence de traduction et pour le client final.
Mais très rapidement de très nombreux traducteurs ont commencé à travailler avec ces outils et les agences de traductions ont commencé à ne recruter plus que des traducteurs outillés, prêts à consentir des efforts de prix sur des projets avec de nombreuses répétitions.
Aujourd’hui, le traducteur n’est même plus obligé d’acheter une licence personnelle car avec certains outils comme MemoQ, l’agence de traduction peut leur fournir une licence « par projet » leur permettant de travailler ponctuellement sur cet outils de TAO.
Conséquence sur la mémoire de traduction ? Puisque la licence de l’outil appartient à l’agence de traduction, la mémoire de traduction associée lui appartient aussi et libre à elle d’en répercuter les coûts sur son client ou non.
Le problème que nous soulevons c’est que de nombreuses agences travaillent avec ces outils de TAO et n’en informent pas leurs clients. Pourquoi est-ce un problème ? Cette opacité nuit à la concurrence puisque ces agences peuvent proposer des tarifs très avantageux à leurs clients grâce à une mémoire de traduction bien fournie, tarif qu’aucune autre agence ne pourra proposer à ce client d’entrée de jeu, n’ayant pas le même passif.
Quelle est la solution ?
2 solutions existent :
Chez TradOnline nous estimons que vous avez le droit de demander votre mémoire de traduction à votre agence de traduction puisque celle-ci vous appartient.
Si votre agence de traduction n’accepte pas de vous la fournir (gratuitement ou non), nous pourrons toujours essayer de la recréer en alignant vos documents de références, et ainsi appliquer un tarif plus doux dès les premiers projets.
Conclusion : ne vous sentez pas prisonnier de votre agence de traduction. Si vous n’êtes pas satisfait à 100% de leur travail, nous pouvons vous aider à en changer sans impact fort sur votre tarification !