Blog

PART 1 : Des « concurrents » : les plateformes de traduction

7 Jan 2015 | Métier

Depuis quelques années, des concurrents d’un nouveau genre sont apparus dans le domaine de la traduction : les plateformes de traduction. Celles-ci sont en apparence des agences comme les autres, or leur fonctionnement est très différent.

Nous avons testé pour vous trois de ces plateformes dont voici une rapide présentation.

 

TextMaster

Gengo

Translated.net

Pays d’origine

France/Belgique

Japon

Italie

Nombre de traducteurs

Non précisé

13 250

103 200

Nombre de mots déjà traduits

63 millions

275 millions

Non précisé

Processus recrutement traducteurs

Test de traduction simple

2 tests de traduction, complexes

Pas de test de traduction

Rémunération standard du traducteur (par mot)

0.03 Euro/mot environ*

0.025 Euro/mot environ*

Libre** (mais proposé à 0.025 Euro/mot)

Processus de production

Sur demande du client il est possible d’ajouter l’option de révision et de gestion de projet comme chez TradOnline

Sur demande du client il est possible d’ajouter l’option de révision et de gestion de projet comme chez TradOnline

Sur demande du client il est possible d’ajouter l’option de révision et de gestion de projet comme chez TradOnline

Baj_13062013_1245

* Gengo et TextMaster imposent un prix par mot source aux traducteurs inscrits sur leur plateforme. Le prix par défaut est donné ici et a été constaté lors de nos tests : il n’est pas impossible que ces prix varient d’un projet à un autre, à la hausse comme à la baisse. Nous nous limitons ici à indiquer nos observations propres.

** Translated.net laisse le choix aux traducteurs d’indiquer le prix par mot qu’ils souhaitent, contrairement aux deux autres plateformes. Cependant, des relances régulières ont lieu, visant à abaisser ce coût au mot. « le prix au mot que vous proposez est trop cher, nous ne serons pas en mesure de vous contacter pour un projet de traduction. » Libre au traducteur de se laisser séduire (ou non) par cette proposition.

Le service

Ces 3 plateformes n’utilisent pas de technologie de traduction automatique. Elles utilisent une interface de suivi des projets assez similaire à celle de TradOnline (le client peut suivre son projet et le traducteur aussi), davantage automatisée cependant, et sur un mode orienté vers le crowdsourcing.

Là où elles se positionnaient jusqu’à encore récemment sur des prix « discount » côté client, elles se rapprochent maintenant d’un niveau de prix similaire à ceux des agences de traduction conventionnelles quand cela concerne un service équivalent, avec notamment un traducteur qualifié, une révision, et la présence d’un chef de projet dont le but est de veiller à livrer la meilleure traduction possible.

Qui sont les traducteurs ?

Au-delà de la gestion de projet elle-même, ces plateformes se différencient surtout par leur rapport aux traducteurs auxquels elles font appel pour réaliser leurs traductions.

Baj_23022013_362

La prestation « premier prix » de ces plateformes, s’adressant aux clients à petit budget, est vendue à un prix qui nécessite une rémunération des traducteurs au plus bas, soit 0.025€ par mot source en moyenne.

A titre indicatif, un traducteur expérimenté peut traduire 2500 à 3000 mots par jour (1500 pour un débutant). Ceci lui prendra 7 à 8 heures de travail.
En appliquant un prix de 0.025€ par mot, la recette de la journée sera comprise entre 62 et 75€, soit moins de 10€ bruts de l’heure, desquels le traducteur devra déduire des charges qui varient d’un pays à l’autre.

Une interrogation peut être de connaître la motivation d’un traducteur qui accepte de travailler à des tarifs très faibles comme ceux proposés par les plateformes de traduction :
• Est-ce pour remplir un trou dans son emploi du temps ?
• Est-ce parce que son niveau de traduction n’est pas suffisant pour obtenir des contrats auprès d’agences rémunérant mieux leur travail ?
• Est-ce parce que le traducteur considère ce travail comme un hobby et la rémunération comme de l’argent de poche ?

Est-ce tout simplement un traducteur ? Affaire à suivre

photo(s) : Bajstock.com