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Enquête Ifop sur les langues et la traduction en entreprise

15 Jan 2009 | Actualités

Une enquête complétant celle que nous avons menée (ici et ici) a été commandée par Systran à l’IFOP sur le multilinguisme et la traduction en entreprise. Vous la trouverez ici.

L’échantillon (interrogé par téléphone en décembre 2008) se compose de cadres d’entreprises privées de plus de 50 personnes. On y parle de la maîtrise des langues étrangères par ces mêmes cadres et de la place des langues étrangères dans l’entreprise.

14% des répondants déclarent ne jamais pratiquer de langues étrangères dans le cadre de leur activité et 25% rarement. Soit tout de même près de 40% des répondants. Ce n’est pas rien.
73% déclarent pourtant être amenés à rédiger des textes en langues étrangères (en anglais pour une écrasante majorité) : emails à 65%, documentations à 37%, procédures à 25% et enfin, courriers divers à 34%.

60% se sentent pourtant mal (51%) ou très mal à l’aise (9%) avec les langues étrangères.

Concernant la traduction (ce qui nous intéresse le plus…), les moyens dont disposent les entreprises interrogées pour gérer les langues étrangères (question pour le moins floue) sont les suivants :
44% traducteurs automatiques (logiciels); 34% formation, 19% traducteurs (humains), 4% interprètes.

Comment traduisez-vous un document ?
63% le font par eux-mêmes
22% avec un logiciel de traduction
11% en le confiant à une autre personne de l’entreprise
4% en le confiant à un interprète payé par l’entreprise.

Quelques remarques sur ces deux dernières questions :
gérer les langues étrangères…que veut dire « gérer » ?
comment traduisez-vous un document ? Mais de quoi parle-t-on ? de mails, de brèves, de documents internes ou externes, de supports commerciaux, de communiqués de presse, de contenus de sites internet ? Le « document » et son utilisation (pour information, pour communiquer, pour vendre, pour assurer, pour rassurer, etc.) définissent à notre sens grandement la qualité de la traduction à produire.
traducteurs automatiques (attention à ne pas confondre avec les logiciels d’aide à la traduction et autres mémoires de traduction.
Enfin, on confond dans l’enquête encore une fois « traducteur » et « interprète »

En croisant les réponses concernant le niveau de maitrise des langues des répondants et le fait qu’à 63%, ces mêmes personnes traduisent elles-mêmes les documents, on peut s’interroger sur le temps passé, la qualité produite, etc…le ROI ne semble pas non plus vraiment assuré. Encore faut-il savoir si l’on parle de traduction de l’EN vers le FR (vers la langue maternelle des répondants) ou du FR vers l’EN ?

L’étude doit de notre point de vue être prolongée et précisée très fortement pour nous aider, nous, agences de traduction, à y voir plus clair.

J’aimerais finir sur le communiqué de presse de Systran et la déclaration de son PDG (les RP de Systran sont assurées par l’excellente agence de communication Rumeur Publique).

Les voici :
« Lorsque les cadres sont confrontés à des besoins de traduction, seulement 22% déclarent utiliser un logiciel de traduction automatique. 63% des cadres traduisent eux-mêmes. Quelle perte de temps ! Quelle garantie a l’entreprise sur la qualité et la cohérence de ces traductions si cette tâche est si peu contrôlée et si décentralisée ? Et pourtant, 76% des cadres reconnaissent que la pratique des langues étrangères contribue à la réussite de l’entreprise et à sa compétitivité, notamment pour les entreprises exportatrices. Face au multilinguisme idéalisé, les cadres manquent encore cruellement de compétences et d’outils pour incarner cette compétitivité. » a déclaré Dimitris Sabatakis, Président de SYSTRAN.

Nous reprendrons cette conclusion à notre actif mais avec une nuance de taille : pour vos emails, utilisez pourquoi pas des traducteurs automatiques. Mais de grâce, pour vos plaquettes commerciales, rapports, documentations, communiqués de presse, contenus de sites web, confiez-les à des traducteurs professionnels ! La performance de votre offre, la pertinence de vos discours, le poids de mots (!!) ne peuvent qu’être traduits aujourd’hui et pour longtemps encore, que par des humains, traducteurs de formation, traduisant vers leur langue maternelle et connaisseurs du contexte et des objectifs visés à travers ces documents.